Cette œuvre de Domenico Cimarosa est un des achèvements magis­traux de l’opéra bouffe italien. C’est un ouvrage de grande qualité, injustement délaissé, bien qu’il ait été entièrement bissé à sa création, et que Stendhal en fût fou. Il constitue un véritable trait d’union entre Les Noces de Figaro de Mozart et Le Barbier de Séville de Rossini, entre le style classique et le bel canto naissant. Lorsqu’il écrit le livret, Giovanni Bertati est à l’apogée de sa carrière. On trouve dans son écriture, une efficacité, une mécanique très hui­lée, et en même temps, des arrière-plans sociaux et psychologiques très proches du théâtre de Goldoni. Il y a une densité, une fluidité et une remarquable cohérence avec la musique de Cimarosa.
Au cœur de l’intrigue se trouve un Comte, personnage volage et désargenté qui, promis par contrat de mariage à la sœur aînée, déclare sa passion à la sœur cadette, elle-même déjà mariée en secret à un jeune commis.

« La qualité du livret nous engage à traiter l’opéra comme une pièce de théâtre. Voilà donc l’ambition de cette mise en scène : s’engager pleinement dans le jeu, pour que la musique s’entende comme une évidence. Les chanteurs doivent réagir dans l’instant, à chaque revirement de situation et évoluer dans une atmosphère de folie que le jeu s’attache à transcender. Car il s’agit bien de cela : La Folie ! Le livret et la partition osent le délire. Ayons l’audace de faire rire avec de l’opéra. Sachons trouver la comédie dans le lyrique… »
André Fornier

Piotr Tchaïkovski 1er Concerto pour piano
Dimitri Chostakovitch Concerto pour violoncelle