Accueil 2023

Archives

LE THÉORÈME DU PISSENLIT

Ne jamais baisser les bras. Persister. Comme le pissenlit qui s’épanouit, des pavés de la rue aux prés de haute montagne. Voici une fable poétique et politique, menée tambour battant par des enfants héros. 

Au Pays-de-la-Fabrique-des-Objets-du-Monde, Tao et Li-Na habitent un petit village à flanc de montagne. Leurs parents partis travailler à la ville, les deux enfants vivent avec les anciens et s’amusent, livrés à eux-mêmes, libres de leurs jeux. Mais le jour de ses 13 ans, Tao doit quitter le village. Désespérée, Li-Na part sur les traces de son ami et, au terme d’un périlleux voyage, le retrouve dans une usine, épuisé parmi d’autres gamins. Li-Na commet alors la plus fantasque des insurrections… L’histoire inventée par Yann Verburgh et Olivier Letellier convoque l’amitié, la nature comme terrain de jeu salvateur, l’imagination comme outil de résistance face à une autorité destructrice. Sur scène, cinq artistes à la fois danseurs, marionnettistes, jongleurs-diabolistes et comédiens incarnent autant de voix que de points de vue sur cette fable. Dans une joyeuse effervescence, ils créent un spectacle fantastique et poétique. Une ode à la vie, à l’espoir et à la liberté.

Nathan Longtemps

Nathan a une drôle de maman. Au supermarché, elle oublie le sac de courses et s’endort la tête dans les citrons, à la piscine elle oublie sa serviette et ronfle sous les douches… Et si un jour elle l’oubliait, lui, pour toujours ? « Ne t’inquiète pas, mon chéri, tu peux dormir tranquille, je n’oublie jamais les choses importantes. » Comme Nathan n’a jamais été oublié par sa maman, il se sent très important, plus important que les autres. Et puis un jour, un mardi d’hiver, sa maman n’arriva pas… Pour la première fois, le théâtre d’Olivier Letellier se confronte à la petite enfance et livre, avec un subtil mélange de jeu d’acteur et de cirque, un récit délicat et intelligent qui met en lumière les émotions et les choses de la vie qui aident à grandir.  

Un furieux désir de bonheur

Un furieux désir de bonheur : Léonie a soixante-dix ans et elle se dit que ça suffit. Elle s’allonge et elle attend. Mais ne meurt pas. Léonie décide que dans cet excédent de vie que la mort ne veut pas lui prendre, elle va vivre ce qu’elle a toujours eu envie de vivre car, quitte à vivre encore, autant en profiter, et autant être (enfin) heureuse. C’est pas plus compliqué que ça. Et si le bonheur de Léonie faisait des vagues ? Qu’il s’agisse de petits ou de grands désirs, à tous les âges de la vie, ils nous font vibrer, aimer, avoir du plaisir. Grâce à ce feu qui crépite à l’intérieur, on se sent vivant. Et si nous osions les énoncer, ces désirs ?

Dans Un furieux désir de bonheur, Olivier Letellier, avec son savoir-faire pour mettre en scène un théâtre de récit juste et émouvant, convoque sur scène sept comédiens, danseurs et circassiens, et imagine une ode à la joie et à la liberté qui délivre la parole et les corps. Fouiller l’intime pour en révéler l’universalité. Les mots, la partition musicale et les gestes chorégraphiques se font écho pour nous offrir une belle leçon de vie : il n’y a pas d’âge pour commencer à vivre. Pas d’âge pour apprendre le bonheur. Mais une chose est sûre, c’est que la vie, le bonheur, c’est contagieux.

La nuit où le jour s’est levé

Le portrait d’une femme, le Brésil, l’engagement envers et contre tout. Nous retrouvons les thématiques fortes de Maintenant que je sais. La nuit où le jour s’est levé est la grande forme théâtrale qui clôt une tétralogie initiée par le Théâtre du Phare et Olivier Letellier, désireux d’explorer les mécaniques de l’engagement pour partager un théâtre-récit à la fois intense et subtil. Début des années 80, Suzanne voyage à travers le Brésil. De rencontres en découvertes, son périple la conduit jusqu’à Belo Horizonte, puis un peu plus loin, dans un couvent en plein désert. Les sœurs y accueillent des femmes enceintes pour leur permettre d’accoucher en sécurité. Suzanne reste à leurs côtés quelque temps, partage leur travail et leur quotidien. Une nuit, un accouchement sous X va l’amener à s’occuper d’un bébé et va changer le cours de son voyage. Une évidence s’impose à elle : elle ne peut se séparer de l’enfant. Elle sait que ce sera un parcours semé d’embûches, mais choisit, contre vents et marées, de l’adopter et de le faire grandir en France. Rien ne saurait ébranler l’engagement pris envers elle-même et l’enfant. Nous retrouvons ici la force du théâtre-récit que nous propose Olivier Letellier, entouré de trois auteurs et de trois comédiens, dont un artiste de cirque. Un conte contemporain qui nous rappelle que les héros d’aujourd’hui ne portent plus de cape et que des personnages ordinaires peuvent vivre des aventures incroyables. 

Maintenant que je sais

Vivre le combat, l’engagement d’une journaliste en pleine tourmente de la dictature brésilienne, comme si on y était… 15 octobre 1983, en France. Hélène, journaliste française, correspondante au Brésil, nous raconte l’histoire de son amie Magdalena, farouche opposante au régime militaire en place. Magda lutte pour diffuser ses idées de liberté avec son amoureux, Luis ; ils prennent de plus en plus de risques. Hélène, face aux menaces grandissantes qui pèsent sur ses deux amis, face au détournement de la vérité, entreprend un combat pour la liberté d’expression, aux dépens de sa propre sécurité… Avec seulement quelques accessoires qui nous rappellent le métier de la protagoniste, Olivier Letellier a choisi de nous livrer dans Maintenant que je sais cette histoire dans un opus des plus intimistes, qui rend le spectacle d’autant plus poignant. La comédienne évolue dans l’assistance, nous captive, nous prend à partie en s’asseyant tout près de nous, nous regardant droit dans les yeux. Une proximité physique, scénographique et émotionnelle. La gorge serrée, on vibre à l’écoute active de ce récit palpitant dont on attend impatiemment, aux côtés d’Hélène, le dénouement. Bouleversant. 

Je ne veux plus

Je ne veux plus : plusieurs femmes ont compté dans la vie de Pierre, ont fait de lui l’adulte qu’il est aujourd’hui. C’est l’une d’entre elles qui vient nous conter son histoire. Mais qui est Pierre ? Patience, il faut attendre pour le savoir. Attendre un spectacle à venir… Voilà la formule originale qui entoure cette nouvelle création d’Olivier Letellier qui, on le sait, interroge depuis toujours ce qui nous fait grandir, ce qui nous fait avancer dans la vie malgré les obstacles qui parfois se présentent à nous. C’est donc une création en quatre étapes, comme quatre épisodes d’un feuilleton. Trois premières petites formes, dont Je ne veux plus, trois monologues de femmes livrés au jeune public dans l’intimité d’une classe, d’une bibliothèque, d’une salle de village. Puis un spectacle où l’on pourra rencontrer Pierre dont il est question ici en filigrane. Disons simplement que l’histoire de Pierre se situe entre le Brésil et la France, que des femmes ont dû se battre pour lui permettre de grandir dans l’amour et la sécurité, comme il se doit pour tout enfant. Et c’est bien de combat, d’engagement et de choix dont il est question, dans ce tête-à-tête avec cette femme qui, sous les traits de la comédienne qui manipule quelques marionnettes, nous livre son propre parcours de vie…, en attendant la suite. 

De passage

Au fil d’une année rythmée par le passage des saisons et l’éclosion des fleurs, un enfant va remonter jusqu’au secret de ses origines. De passage se déroule comme un jeu entre les mots et les images, entre le réel et l’imaginaire, un conteur nous guide avec discrétion. Pour révéler ce récit lumineux et emprunt de finesse, le metteur en scène Johanny Bert approfondit son langage scénique entre acteur, théâtre d’ombres et formes marionettiques, dans un dispositif sonore où chaque spectateur pourra entendre ce conte d’aujourd’hui au creux de son oreille. Un voyage au cœur de l’intime pour mieux parler d’amour.

“ Pourquoi ne devrions-nous raconter aux enfants que des histoires gaies de lapins bleus qui dansent sur un air de polkai? Travailler pour le jeune public est un vrai choix. C’est l’envie de raconter avec délicatesse, sensibilité et responsabilité la fragilité de notre monde, de ce monde qu’ils découvrent et semblent pourtant déjà connaître mieux que nous. (…) Les enfants sont les princes curieux de notre monde, dévoreurs de découvertes multiples. L’obscurité aussi les intrigue, la tristesse aussi les attrape. Et le théâtre peut fonder en eux des sentiments nouveaux pour mieux affronter la réalité, ressentir la délicatesse et l’important d’être vivant. (…) Stéphane Jaubertie, l’auteur, rend le spectateur actif dans sa relation à l’imaginaire. C’est ce que j’aime dans cette pièce. Rien n’est sombre, tout est lumineux, fluorescent, éclatant de vitalité. “  – Johanny Bert, metteur en scène

Venavi

En Afrique, on dit que les jumeaux sont sacrés et qu’ils ne doivent jamais être séparés. Akouélé et Akouété sont des faux jumeaux : fille et garçon. A l’âge de six ans, Akouété, le garçon, meurt. Normalement, lorsqu’un des jumeaux décède, les adultes doivent fabriquer vite, très vite une statuette pour que le vivant ne soit pas tenté de rejoindre l’autre dans la mort. Pourtant, lorsqu’Akouété disparaît, les adultes mentent. Au lieu de confectionner la statuette traditionnelle, ils disent à Akouélé que son frère est parti chercher du bois dans la forêt. Ce jour-là, la petite fille s’assied à l’orée de la forêt et commence à attendre. Elle arrête alors de grandir et de s’épanouir… Depuis le royaume des morts, Akouété, avec tendresse et humour, nous raconte la douloureuse aventure de sa sœur. Une fable qui questionne la force des secrets de famille, la mémoire et le désir de vivre, une histoire dont la fillette sortira grandie, délivrée. Venavi est un formidable conte initiatique pour les petits et les plus grands.

Un chien dans la tête

Artiste associé à la Maison des Arts depuis janvier 2013, dans le cadre d’une résidence artistique riche de projets plus passionnants les uns que les autres, Olivier Letellier a choisi de confier l’écriture de son nouveau spectacle Un chien dans la tête à l’écrivain Stéphane Jaubertie. Avec une proposition qui mêle théâtre de récit et de marionnettes, il aborde le thème de la honte, à travers les souvenirs d’enfance d’un homme aujourd’hui libéré de ce sentiment. Histoire d’un temps passé difficile et sur lequel l’adulte qu’il est devenu peut mettre des mots. Histoire d’un fils qui s’inventait un monde pour s’échapper du quotidien et dominer sa peur. Un beau projet sur les évolutions de l’enfant, initiatique !

“ Ce nouveau projet est né de ma rencontre avec Stéphane Jaubertie. Dans son écriture, j’ai trouvé des préoccupations d’auteur qui rejoignaient mes désirs de metteur en scène : les thèmes, la dimension intime et intérieure, le rapport à la narration et au merveilleux, la poésie des images, le sens du dialogue, le travail sur l’oralité… Ensemble, nous avons parlé de la honte : un sentiment fort et moteur que je souhaitais explorer sur le plateau… (…) Soit on se cache, réaction qui contient en elle-même une certaine violence, soit on fait des choix pour éviter ou affronter la situation qui engendre la honte, et ces choix nous permettent de grandir.  Comment grandir ? Une question fondatrice dans le conte, les récits initiatiques, dans mon travail et celui de Stéphane Jaubertie. Et comment la honte peut-elle, au bout du compte, nous permettre de nous construire ? “ 
Olivier Letellier

L’homme de fer

Après Oh Boy ! qu’il met en scène, nous retrouvons Olivier Letellier lui-même sur le plateau avec un conte adapté de Jean de Fer, des Frères Grimm : L’homme de fer. Au cœur de ces deux spectacles, une même thématique : grandir pour peut-être se libérer, frayer son chemin dans le vaste monde et enfi n oser se dévoiler aux regards des autres comme le défi nit le metteur en scène. C’est le parcours initiatique de cet enfant embarqué avec l’Homme de Fer dans d’extraordinaires aventures qu’il nous invite à suivre dans une ambiance intime et captivante.

L’Homme de Fer est un être sauvage, capturé dans la forêt hantée et emprisonné dans la cour du château du roi afi n d’y être exhibé. Mais c’est sans compter le jeune fi ls du roi qui décide de le libérer et de le suivre sur ses épaules pour un parcours incroyable. Un chemin initiatique duquel il ressortira différent, c’est sûr. Dans un décor épuré, fait de bidons-gigognes qui sont autant objets sonores que prétextes aux jeux et de lumières qui définissent les espaces et le temps, Olivier Letellier laisse place à l’imagination et livre un spectacle tout en poésie et enchantement.