Victor F. Comme Victor Frankenstein. Une sorte de double contemporain du personnage créé au XIXème siècle par Mary Shelley. Double qui, comme son prédécesseur, devient scientifique et décide de concevoir, ex nihilo, un être humain vivant. Victor Frankenstein, c’est ce génial étudiant en science qui parviendra à créer de toutes pièces un être au physique monstrueux, ce même être qui se fera meurtrier dès lors qu’il comprendra que sa différence l’empêchera toujours de gagner le cœur des hommes et avant tout celui de son créateur… À travers le parcours de ce Victor F. contemporain, c’est dans la jeunesse, l’enfance de Frankenstein que le metteur en scène Laurent Gutmann cherche les clés de cette obsession du scientifique à créer la vie à partir de matières inertes, à redonner vie aux morts. Sur un ton badin, léger, puisant en permanence dans le deuxième degré, le spectacle avance comme une fantaisie pleine d’étrangeté tout en donnant à réfléchir sur la science d’aujourd’hui, les questions d’éthique dans les manipulations biologiques. Une fable ironique et décalée sur les angoisses et les paranoïas de la société contemporaine.
Virtuosité des comédiens, brio de la scénographie, finesse du texte et de la mise en scène : pas une fausse note ne vient contrarier cette grande réussite. Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse
