Accueil 2022

Archives

Le Nécessaire Déséquilibre des choses

Retrouvailles avec Les Anges au Plafond et leur tout nouvel opus, Le Nécessaire Déséquilibre des choses, qui explore, avec l’extraordinaire inventivité que nous leur connaissons, notre rapport au désir, au manque, à l’amour. 

L’exploration commence par une plongée dans l’obscurité. Quelques traits de lumière surgissent et dessinent une large fresque. Bruit des scalpels qui fendent la matière. Un grand théâtre de lumière s’invente sous nos yeux, pour raconter le manque fondamental dans lequel se débat l’être humain depuis son origine. La chair des marionnettes dialogue ici avec la philosophie belle et simple de Roland Barthes dans Les Fragments d’un discours amoureux. Sur les pas du chercheur, les pantins servent de matière à la dissection intime et scientifique du sentiment amoureux. Un coeur qui bat tout seul, un minotaure perdu dans son labyrinthe, une meute de loups, un homme de papier, autant de figures pour tenter de rejouer notre rapport à l’Autre. Après leur précédent cycle autour de figures mythologiques et mythiques, les Anges au Plafond se rapprochent ici de l’humain d’aujourd’hui, explorent avec humour et poésie le chaos affectif qui est le sien et ce qui continue, quoi qu’on en dise, de l’animer : l’amour. 

« Encore plus ambitieux, toujours plus créatifs, Camille Trouvé et Brice Berthoud, le duo irrésistible des Anges au Plafond, se lancent dans une exploration du désir. Plus qu’une fable de science-fiction, Le Nécessaire Déséquilibre des choses est un poème visuel intense, à l’esthétique aussi bien soignée que maîtrisée. Ce récit épique mêle diverses techniques de manipulation (marionnette portée, ombres, pop-up), différents matériaux (papier, latex, bois), accompagné par un quatuor à cordes, donnant de la force et du souffle à une succession de tableaux magnifiques et vibrants. La scénographie est tout aussi grandiose. » – THIERRY VESIN, TÉLÉRAMA

Le Nécessaire Déséquilibre des choses – ANNULÉ

Retrouvailles avec Les Anges au Plafond et leur tout nouvel opus qui explore, avec l’extraordinaire inventivité que nous leur connaissons, notre rapport au désir, au manque, à l’amour. .

L’exploration commence par une plongée dans l’obscurité. Quelques traits de lumière surgissent et dessinent une large fresque. Bruit des scalpels qui fendent la matière. Un grand théâtre de lumière s’invente sous nos yeux, pour raconter le manque fondamental dans lequel se débat l’être humain depuis son origine. La chair des marionnettes dialogue ici avec la philosophie belle et simple de Roland Barthes dans Les Fragments d’un discours amoureux. Sur les pas du chercheur, les pantins servent de matière à la dissection intime et scientifique du sentiment amoureux. Un cœur qui bat tout seul, un minotaure perdu dans son labyrinthe, une meute de loups, un homme de papier, autant de figures pour tenter de rejouer notre rapport à l’Autre. Après leur précédent cycle autour de figures mythologiques et mythiques, les Anges au Plafond se rapprochent ici de l’humain d’aujourd’hui, explorent avec humour et poésie le chaos affectif qui est le sien et ce qui continue, quoi qu’on en dise, de l’animer : l’amour.

Le cri quotidien

À la rencontre d’une lectrice ordinaire perdue dans le labyrinthe des pages de son quotidien et dans les extraordinaires nouvelles de tous les jours. S’échappant d’un très grand journal pop-up, les informations se déplient en autant de petites marionnettes de papier prêtes à cracher leur vérité, leur venin ou leur poésie au nez de la lectrice désemparée… Dans Le cri quotidien, on voit des hommes en papier s’échapper des mots, là des villes et des déserts se déplier et grignoter les pages, et on y entend le son d’un violoncelle couvrir les grandes phrases. Manipulant son grand livre à facéties, Camille Trouvé nous conte une histoire à la fois tendre et cruelle sur l’actualité. C’est drôle, c’est triste, c’est un journal. 

Les Nuits Polaires

Les Nuits Polaires : crissements de nos pas dans la neige sur le chemin qui mène à l’igloo, souffle de la tempête glaciale, grognement des ours, on en frissonne, tellement ce spectacle nous fait vivre intensément l’expérience du Grand Nord. Dans un lieu reculé, au coeur de la nuit polaire, un homme seul présente tous les symptômes du Vertigo. Insomnie, perte de repère, il semble sur le point de sombrer. C’est alors qu’arrivent « les copains ». Braillards, soiffards, forts en gueule, ils peuplent la nuit polaire de leurs racontars. Autant d’histoires vraies, tellement extravagantes qu’elles passent pour des mensonges. Trappeurs en visites ou hallucinations, tout l’humour et l’humanité de Jørn Riel se rassemblent là, au chevet du malade… Et c’est dans l’intimité de cet igloo conçu pour accueillir une trentaine de spectateurs que le comédien-manipulateur Brice Berthoud, avec ses personnages-marionnettes hauts comme trois pommes, nous invite à entendre ces histoires du bout du monde et à partager la folie d’un homme au cours d’une longue nuit d’insomnie. À l’extérieur, ses complices, qui, par les sons, les chants ou encore les projections sur la toile, donnent à ressentir l’immensité des terres, le paysage vide et le froid mordant. Un spectacle « de poche » qui traite du désir, de l’amitié et de la folie dans ce grand bateau qu’est le Groenland.

Au fil d’Œdipe

Au fil d’Œdipe : embarquons dans cette traversée, ce voyage incertain, en compagnie d’Œdipe, seul sur son radeau privé de gouvernail, entre les mains de son destin. Il erre, cherchant désespérément à remonter le fil de sa vie, se débattant sur une embarcation fragile au beau milieu de la mer du monde… Les Anges au Plafond revisitent cet autre mythe fondateur avec toute la magie et la poésie que nous leur connaissons. Fils rejeté par son père Laïos, Roi de Thèbes, abandonné à son sort et au secret de ses origines, Œdipe est ici, aujourd’hui, migrant, voyageur sans papiers en quête de sa propre identité et d’un bout de terre où échapper à tous les oracles. Les Anges nous promettent un Œdipe rock, dont les colères grondent comme des tempêtes, mais aussi un polar noir, bourré d’humour. Une scène balayée par les vents, une flèche décochée par le manipulateur mettent en branle les rouages d’une machine infernale : perches, poulies, trappes activent tout un monde de marionnettes de papier, manipulées en direct et à la vue du spectateur – témoin privilégié – complice ou voyeur. Dans Au fil d’Œdipe, cette féerie saisissante, les fils se tirent et s’étirent, mènent le jeu et guident cet autre Œdipe niché en chacun de nous. Quelle est notre liberté, notre capacité à changer le cours de nos vies ? Sommes-nous réellement maîtres et responsables de nos actes ? 

White Dog

White Dog : nous voici plongés dans l’Amérique des années 60 en proie à de violents conflits internes. Martin Luther King vient d’être assassiné et Los Angeles est secouée par les émeutes raciales. Tous les paradoxes de cette époque trouble se cristallisent dans la présence d’un chien, Batka, qui fait irruption dans la vie d’un couple. L’animal, d’apparence si douce et affectueuse, n’est pourtant pas un chien ordinaire. Par moments, apparaissent chez lui les signes d’une incroyable monstruosité, d’une extrême sauvagerie : un basculement total du familier. Commence alors une enquête pour essayer de comprendre et tenter de guérir l’animal… La puissance et la profondeur de ce récit autobiographique sont servies par un jeu d’acteurs-marionnettistes avec lesquels le geste de la manipulation prend une dimension politique. Dans un décor aux allures de manège à images, le papier, matière de prédilection des Anges au Plafond, est au cœur d’une scénographie des plus inventives. Avec une narration cinématographique, des illusions visuelles faites d’ombres et d’astuces de machinerie et des sonorités afro-américaines livrées en direct par les musiciens, les Anges au Plafond nous entraînent une fois de plus avec fougue dans leur univers étonnant, magique. Deux ans après R.A.G.E, Brice Berthoud et Camille Trouvé s’intéressent de nouveau à Romain Gary avec White Dog, auteur profondément habité par la colère, qui laisse parler ici son humanisme blessé. 

UNE ANTIGONE DE PAPIER

Au cœur de l’arène, autour de laquelle les spectateurs prennent place, apparaît la rebelle des rebelles, l’indomptable Antigone. Elle résistera à tous, à tout. D’abord à son oncle Créon, roi de Thèbes, qui lui refuse la sépulture de son frère. Puis à la société, aux traditions. Refusant l’arbitraire, Antigone appelle à désobéir à la Loi si cette Loi est injuste. Elle va oser s’opposer à son oncle et devenir ainsi la figure même de la révolte, jeune et féminine. L’héroïne tragique est en prise avec son destin, contrôlé par des forces extérieures…

DU RÊVE QUE FUT MA VIE

Femme, artiste, muse et rebelle… Camille Claudel ! Le compagnonnage se poursuit cette saison avec Du rêve que fut ma vie des Anges au Plafond, compagnie qui interroge le monde à travers une maîtrise innovante de l’art de la marionnette. Après avoir créé un dyptique sur la notion de la censure avec Les Mains de Camille et R.A.G.E, spectacles vus sur nos scènes l’an dernier, Camille Trouvé et Brice Berthoud ont éprouvé le besoin d’aller plus loin sur l’histoire de Camille Claudel en se plongeant dans la correspondance de cette sculptrice de génie. Des missives libertaires et provocatrices de sa jeunesse parisienne aux courriers non expédiés de la maison de santé se dessine un portrait en creux, fait aussi de silence et de non-dits. Dotée d’une ironie mordante, révoltée mais aussi touchante, voilà ce qui caractérise la plume de Camille Claudel. À l’image de sa personnalité à la fois fougueuse et vulnérable, une marionnettiste manipule, déchire, froisse, plie, met en boule ces bouts de papier, comme les humeurs des personnages qui ont écrit cette histoire, tandis qu’une contrebassiste sculpte le son en accompagnant de ses doigts, de sa voix et de ses pieds, le fil fragile de cette histoire épistolaire. Un duo poétique, envoûtant et intimiste, qui évoque subtilement la mémoire de cette artiste passionnée.

R.A.G.E

Après Les Mains de Camille, second rendez-vous avec les Anges au Plafond. Installés au cœur d’un dispositif singulier bouleversant les repères habituels du théâtre, nous assistons aux métamorphoses d’un personnage célèbre dont l’identité est encore tenue secrète. Un homme qui, pour échapper à la censure, s’invente une nouvelle identité et manigance l’une des plus belle supercherie du siècle dernier. R.A.G.E c’est le récit d’une belle imposture… Mêlant magie et marionnette, geste de manipulation visible et invisible, la compagnie brouille les pistes de cette enquête poétique. La marionnette s’amuse de son double, superpose les visages, disparaît des mains de son manipulateur pour réapparaître ailleurs, comme pour protéger une faille ou multiplier les chances d’une renaissance. R.A.G.E c’est aussi une épopée politique à travers le siècle, un récit cinglant dans lequel la frontière entre le réel et la fiction est flottante, poreuse… Dans le grand vestiaire des Anges, deux manipulateurs, un bruiteur, un trompettiste, un homme de l’ombre, des jeux de lumière et pas moins de vingt marionnettes. Des kilomètres de fils pour tisser cette intrigue où il sera question de résistance, d’amour maternel et d’une tentative désespérée de réenchanter le monde.

Les Mains de Camille

Nous pénétrons l’intimité de l’atelier de Camille Claudel. Les marionnettes de papier se façonnent comme les bustes se modèlent, pétris par les mains de la sculptrice. Celle-ci consacra une moitié de sa vie à scuplter des petits bouts de liberté et l’autre à la réclamer à grands cris, recluse dans un asile d’aliénés où toute forme de communication avec l’extérieur lui était interdite. Trente ans enfermée, parce que jugée déviante. Parce qu’une femme de son époque ne s’occupe pas de sculpture, parce qu’une folie s’est doucement installée en elle à force de se battre pour créer… Les Anges au Plafond rendent hommage à l’illustre artiste, passionnée, opiniâtre et tourmentée, à quatre voix : deux comédiennes manipulant les marionnettes à vue, une violoncelliste et une chanteuse. Quatre filles pour parler de presque hier, avec l’envie farouche de croire qu’aujourd’hui, cette histoire n’aurait pas existé.