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MOLIÈRE !

Molière aura 400 ans en 2022 ! Nul doute qu’il reste l’indéboulonnable figure du théâtre français. Et quand le trublion Martin Petitguyot s’empare du mythe, on en redemande volontiers. Détonant !

Il était drôle et touchant Martin Petitguyot dans le rôle du vieux de La Jurassienne de Réparation, incarné et bouleversant dans La Vieille qui lançait des couteaux. Il revient dans le Chablais, désireux de nous parler du géant Molière, à sa sauce évidemment. Au-delà de l’auteur mythique et des légendes qui l’accompagnent, connaît-on bien l’homme et son œuvre en dehors des milieux lettrés ? Il reste beaucoup de choses à apprendre, à corriger, à raconter, à démocratiser dans le sens noble du verbe : rendre accessible au plus grand nombre en tous lieux. Parlons d’hier et d’aujourd’hui, parlons de Molière. Seul en scène, le personnage de Jacques Lafargues, biographe et conférencier, asthmatique et maladroit, érudit et soporifique, passionné et imprévisible, s’y emploiera dans une conférence pédagogique d’une heure à une heure et demie (selon l’état de ses bronches). Une conférence décalée et amusante, avec, entrecoupés de malencontreux  » accidents « , des passages de Molière précieusement choisis, efficaces, surprenants. L’occasion de faire résonner quelques mots du poète – essayer, encore, de rire et faire entrer la lumière… Molière, lumière…

La vieille qui lançait des couteaux

La vieille qui lançait des couteaux : une vieille roulotte chamarrée qui rappelle le monde du spectacle forain d’antan et que l’on traverse pour arriver dans une arène à ciel ouvert. Des bancs, une piste de sable, deux cibles de lancer : bienvenue dans le petit monde théâtro-circassien de la famille Amaranta. La fille à l’accordéon et le père bonimenteur nous y accueillent, et nous attendons la vieille, l’ancêtre, celle qui a vu tant de pays, qui a traversé tant d’époques. Une vieille femme issue de la terre qui a choisi la route. Par envie ? Par esprit d’aventure ou tout simplement par amour ? Quand la vieille Camille apparaît enfin, on découvre une tradition familiale ancrée dans un temps déjà révolu, et un récit de vie livré sur le fil. Elle raconte les tragédies et les petits bonheurs qui se succèdent pour dire la liberté gagnée sur les routes. Non, elle n’a pas toujours été facile la vie en roulotte, la vie des nomades à travers l’Histoire, surtout celle des tsiganes. Avec cette vieille femme à l’orée de la mort, la Compagnie Amaranta esquisse le dessin de la transmission, pose la question de la survie d’une culture. Si les couteaux lancés visent avec précision le centre de la cible, la parole confiée rencontre, elle aussi, avec justesse, le cœur des spectateurs.