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INSULINE & MAGNOLIA

Stanislas Roquette revient sur nos planches cette saison avec un spectacle intime, touchant, où il sera question de nous faire partager le bonheur d’une rencontre décisive…

Quand Stanislas découvre à 15 ans qu’il est atteint d’un diabète insulino-dépendant, l’insouciance enfantine s’écroule face à l’évidence de la maladie. Le garçon joyeux qu’il était s’assombrit et s’isole. Une rencontre va bouleverser sa vie : Fleur. Avec sa personnalité libre et solaire, cette jeune femme lui fait découvrir la puissance de la poésie, capable de réenchanter une perception flétrie du réel, et de redonner un sens à l’existence face à la mort. Le spectacle est l’histoire de cette rencontre, de l’amitié qui s’ensuivit, du rebond vital qu’elle causa. Avec ce récit autobiographique plein d’élan, d’humour et de tendresse, Stanislas Roquette raconte le choc du diagnostic médical, et les lumières que nous offre, parfois, la vie en retour.

Fleur de papier – ANNULÉ

Stanislas Roquette, artiste associé à la Maison des Arts du Léman, revient sur nos planches cette saison avec Fleur de papier, un spectacle intime, touchant, où il sera question de nous faire partager le bonheur d’une rencontre décisive… 

« Quand j’ai eu 15 ans, on m’a diagnostiqué un diabète, et du jour au lendemain j’ai découvert l’existence d’une chose effrayante : la mort. Cette prise de conscience subite a eu pour conséquence de m’affoler totalement. Après avoir légué dans un testament mon ballon de foot et mes jeux vidéo, j’ai commencé sérieusement à me poser la question : comment faire pour vivre ce qui me reste à vivre ? Heureusement, il arrive parfois un moment dans nos vies où nous faisons la rencontre d’une personne décisive qui nous sauve de nous-même, de nos peurs, de nos tristesses. Pour moi, ce fut une jeune femme, Fleur, qui lorsque nous étions adolescents m’a ramené à la joie, en soufflant sur ma vie un grand vent de liberté. Elle m’a ouvert à l’intensité de la poésie et des grands textes, elle m’a permis de goûter à l’absolu des voyages, elle m’a fait sentir la force du moment présent. C’est ça que je voudrais vous raconter : la drôlerie parfois pathétique de nos détresses, et l’illumination euphorique de l’existence par une personne que l’on aime. » – Stanislas Roquette

Nous sommes un poème

« La poésie sauvera le monde« , affirme, dans son essai éponyme, l’auteur Jean-Pierre Siméon, pour qui il est urgent de restituer à notre monde sans boussole la parole des poètes, rebelle à tous les ordres établis. Stanislas Roquette, interpellé par la lecture de cet essai, en est tout autant convaincu. Il se saisit de cette réflexion pour en proposer une adaptation libre avec Nous sommes un poème. Créer un spectacle drôle et sensible sur son rapport personnel à la poésie, en questionnant de manière ludique notre rapport au langage, tout en partageant des poèmes francophones, classiques et contemporains. Baudelaire, Verlaine, Queneau, Philippe Jaccottet, Andrée Chedid et Christophe Tarkos seront notamment de la partie. Entre autofiction et panthéon littéraire, entre récital poétique et café-théâtre, il invente avec ses compères une forme théâtrale qui mêle les genres et les registres, pour faire apparaître plus nettement sur scène la force profondément transgressive, subversive, et pourtant bienfaisante, du poème dans nos vies. Stanislas Roquette, artiste associé à la Maison des Arts du Léman, poursuit la réalisation d’un théâtre vivifiant et incarné, empreint d’une spiritualité énergique et lumineuse. 

Ode maritime

Seul, sur le quai désert, un matin d’été, un homme regarde l’océan et se laisse aller à ses pensées. Rêves de terres lointaines, désirs d’une vie de marin, chimères de navigations, visions hallucinées des abordages de pirates, soif de meurtres, échos lointains de l’enfance…
Les navires que l’homme voit au loin deviennent objets de fantasmes, cependant que son oeil se détourne de ce qui est là, tout proche. « Ne jamais épuiser mes désirs d’identité », proclame-t-il. Tout vivre, être partout, se laisser traverser par tous les destins, ne renoncer à rien. Une profession de foi, dont l’homme ne sortira pas indemne. La mer, parce qu’elle est le lieu des échanges et des traversées, nous renvoie à l’impossibilité salutaire de fixer notre identité, par essence multiple et dynamique. Stanislas Roquette, avec la verve qu’on lui connaît et la passion qu’il sait engager sur scène, nous invite à nous délecter de la langue poétique de Pessoa avec Ode maritime, tourbillon d’images et profusion de sensations, ode à l’imagination qui ouvre notre regard sur le monde. 

Aux corps prochains

Quelle belle promesse ces retrouvailles avec ce duo épatant que forment le metteur en scène Denis Guénoun et le comédien Stanislas Roquette, après nous avoir tant enchanté par le passé avec Qu’est-ce que le temps ? et Artaud/Barrault. Ils interrogent à nouveau la pensée d’un philosophe pour la confronter à la scène. «  Nul ne sait ce que peut un corps. « , nous dit Spinoza, dans L’Ethique. Alors que la science, et notamment la médecine, pourrait nous donner l’impression que l’on a fait le tour de la question, cette affirmation de Spinoza nous fait prendre conscience que les possibilités d’un corps restent obscures. Denis Guénoun et Stanislas Roquette sont partis de cette idée pour l’expérimenter sur la scène, se demandant ce que produit le théâtre sur le corps. Tandis que la danse et le cirque ne cessent d’explorer les capacités du corps, nous avons tendance à oublier à quel point le corps de l’acteur est mis à l’épreuve au théâtre : les gestes, les postures sont tellement révélateurs de sens. Cette nouvelle création explore, à travers cette réflexion, ce qu’il y a de plus mystérieux dans l’être humain, et qui paradoxalement se présente en permanence sous nos yeux : à savoir, l’ordinaire d’un corps qui bouge, qui joue et fait du bruit.

Artaud – Barrault

Le duo Denis Guénoun et Stanislas Roquette investit le plateau du Théâtre du Casino pour nous y présenter un hommage à deux très grands hommes de théâtre : Antonin Artaud et Jean-Louis Barrault. Au début des années 30, Antonin Artaud, auteur et acteur incandescent, magnifique et puissant, rencontre le jeune comédien Jean-Louis Barrault. Entre eux, le lien est profond, tant sur le plan amical qu’artistique, théorique ou spirituel. Le spectacle fait se croiser plusieurs textes consacrés par Barrault à Artaud avec l’intégralité des dix lettres envoyées par Artaud à Barrault (de Paris, puis du Mexique, jusqu’à l’internement à Rodez). Ce spectacle est l’occasion de revenir sur la vision du théâtre de ces deux personnages majeurs de la scène du 20e siècle et sur l’influence qu’ils eurent l’un sur l’autre. Le puissant jeu d’acteur de Stanislas Roquette, seul dans l’espace scénique, construit une dramaturgie de la pensée, claire, lisible et vivante. Denis Guénoun et Stanislas Roquette ont présenté avec brio lors de la saison dernière Qu’est-ce que le temps ?.

Qu’est-ce que le temps ?

Question abyssale s’il en est, « Qu’est-ce que le temps ? », posée par Saint Augustin vers 390 après Jésus-Christ, dans ses Confessions, est le point de départ de ce spectacle. Il s’agit d’accompagner cet immense penseur dans sa réflexion, et en même temps, de lui donner corps. L’interrogation fondamentale qui anime ce très jeune homme se présente comme un questionnement intense, à la fois violent et drôle.

Avec pour seuls accessoires une chaise et un micro, Stanislas Roquette utilise toute la panoplie du théâtre : le mime, l’adresse, la poésie visuelle, la sonorisation, la gymnastique du corps et de l’esprit, et la musique. Il déboule comme un météorite, arpente la scène de long en large, et mime tour à tour le passé, le présent et l’avenir. À travers les mots, dits, montrés, portés, le texte étant pratiquement respecté à la lettre, nous suivons le cheminement philosophique de Saint Augustin. Peu à peu le discours se calme. Le jeu s’apaise, s’intériorise et devient prière. Après les interrogations, c’est la façon de ressentir en soi-même le temps qui passe et se fait jour. Le mouvement se fait intérieur. L’épure de cette expérience théâtrale invite à un voyage intime dans le temps et la mémoire de soi.

Denis Guénoun est un homme de théâtre, metteur en scène, universitaire et écrivain. Il a été comédien et directeur du Centre Dramatique National de Reims. Auteur d’œuvres théâtrales et d’ouvrages de philosophie, il est aujourd’hui professeur à l’Université de Paris-Sorbonne IV.