En Chine, les « maisons de thé » (Teahouse) sont traditionnellement des lieux de rencontre et de culture : on y joue au jeu de Go ou au Mah-jong, on y fait des affaires, on boit du thé évidemment et on y assiste à des spectacles de marionnettes. C’est cette ambiance que le grand maître de la marionnette à gaine chinoise Yeung Faï a désiré nous faire partager. Il joue le rôle d’un marionnettiste dans l’une de ces maisons de thé, un artiste respecté pour son art, inspiré. Ce jour-là, il se prépare, assouplit ses doigts, répète une dernière fois avant de se lancer dans son spectacle, un enchaînement de scènes de combat et de vaudeville. Mais il doit bientôt faire face au changement, celui de la Révolution Culturelle. Aujourd’hui, dans la Maison de thé, le karaoké est le dernier avatar du théâtre de marionnettes. Le marionnettiste s’adapte. Au détour d’une chanson, il rejoue un numéro de marionnettes qui évoque le passé. Il est sifflé, giflé par des liasses de billets, mais il s’entête et résiste. Partagé entre la Chine et la France, Yeung Faï ouvre un dialogue entre la tradition chinoise et le théâtre occidental. A la fois drôle, poétique, politique et virtuose, ce spectacle témoigne de l’ajustement permanent des artistes pour survivre et transmettre.
Teahouse
Distribution
Compagnie Le Pilier des Anges Un spectacle de Yeung Faï Conception, marionnettes, jeu : Yeung Faï Mise en scène : Grégoire Callies |