Macbeth

Pour sa première création de la saison, la Maison des Arts a choisi de faire à nouveau confiance à une compagnie et à un metteur en scène habitués des lieux : Pascal Mengelle et le Théâtre de la Saillie. Après un spectacle sur Antonin Artaud et Van Gogh puis un autre autour du Procès de Kafka, nous voilà, cette fois-ci, plongés dans l’univers et la langue de Shakespeare, dans la tragédie qui unit les époux Macbeth, mus par la soif du pouvoir. Macbeth est une des pièces majeures de Shakespeare, qui parle comme nulle autre du déchaînement des forces du destin. Destin qui finalement va se révéler fatal pour celui qui a voulu le forcer par appétit de puissance. Comme souvent, le monde surnaturel, facétieux et terrible, côtoie le monde réel et engage le futur roi dans une destinée qu’il n’aurait pas imaginée au départ. Chez Shakespeare, la mécanique dramatique et la langue s’unissent pour donner au théâtre une force rare, inouïe. Comme toute pièce en construction, les Intentions de mise en scène évoluent au rythme du temps et des répétitions. Voici pourtant quelques pistes pour commencer à rêver à ce que sera le spectacle final.

Tout en préservant la poésie de Shakespeare d’une lecture étriquée, notre mise en scène de « Macbeth » estompe /es figures du mal présentes dans le texte original. Les sorcières, /es visions et les prophéties deviennent une seule et même entité : la Mère Nature, génitrice de toute vie. (…) Nous souhaitons ainsi dégager la pièce de ses aspects maléfiques, voire folkloriques « Mistigri, crapaud, rat sans queue…  » et plutôt révéler l’ambition débordante du couple Macbeth comme principale raison de leur perte. (…) Telles les visions cauchemardesques qui hantent te Duc et Lady Macbeth, le spectacle opère comme s’il était lui-même une série d’hallucinations. Une grande partie de la pièce, notamment les scènes surnaturel/es, relève d’un théâtre gestuel et sonore. Un percussionniste permet de rythmer la parole des acteurs et de contribuer à créer l’univers poétique du spectacle. Il peut parfois participer au jeu des acteurs et sa présence s’adjoint à celle de Mère Nature, maîtresse du destin.
Pascal Mengelle