La création Les Psychopompes a tout d’un voyage entre ciel et terre, mais c’est aussi une pièce bien concrète avec sa galerie de personnages paumés ou loufoques, empêtrés dans leur passé. Le spectacle prend des accents de cabaret, lorgne avec humour du côté de la série noire, mais reste proche de nous, simples mortels pris dans les questions que posent des adolescents difficiles, des pères absents ou des mamies acariâtres. Un voyage aérien où la poésie et la comédie tracent elles aussi leur chemin.
Les Psychopompes sont les conducteurs des âmes des morts, les plus célèbres étant Apollon, Hermès, Orphée… Là, nous avons affaire à deux anges, un père et un fils qui voyagent dans un taxi. Comment repérer les humains prêts pour le grand voyage ? Comment repérer les clients prêts à grimper dans le taxi ? Le père sait, croit-il, et le fils apprend difficilement…
“ J’imagine Les Psychopompes comme une féerie déjantée qui laisserait voir les ficelles de la machinerie du théâtre, ficelles du théâtre ou fils invisibles du destin. Nous ne croyons plus aux anges mais encore, et c’est heureux, en les hommes qui se cachent derrière les anges, c’est donc eux que le théâtre doit nous montrer. (…) Il faut aux Psycopompes une sorte de Betty Boop qui traverse le spectacle tout en mélancolie. Il s’agit bien de cela : trouver la forme de la comédie, la plus radicale, la plus loufoque, pour que la mélancolie qui sous-tend toute la pièce puisse faire sa place sans alourdir le propos. ” – Gilles Granouillet, metteur en scène