Une femme seule est assise dans un square. Arrive un homme. La conversation s’engage. Deux êtres humains, deux visions du monde, deux solitudes. Elle attend de trouver un mari, lui passe sa vie à aller de ville en ville. Tous deux aspirent au changement, chacun à sa manière.
» Il est question dans Le Square de solitude, d’exclusion, d’amour, de haine, de violence, de foi et de désespoir ; c’est dire qu’on est loin d’une poétique éthérée, un peu mondaine, qui fut la marque de reconnaissance portée par la bonne société, toutes rives confondues, à l’œuvre de Duras dans les années 80 (…) C’est la douleur et l’appétit de l’existence qu’elle traduit dans sa langue. Voilà pourquoi cette œuvre que j’aime et que j’admire depuis longtemps me paraît neuve, urgente, actuelle, comme si nous-mêmes, cheminant depuis plusieurs décennies entre les espoirs déçus, les utopies ratées, les bricolages réformistes, nous retrouvions brusquement devant le dénuement, cet étonnement fondamental devant la seule difficulté d’être au monde qu’expriment cette jeune débutante et cet homme fatigué, dans un square en fin d’après-midi, tandis qu’un enfant s’amuse et que les gens passent. J’ajouterai que sa force m’a toujours paru résider dans le fait que, grave et bouleversante elle est aussi légère et tendre, souvent drôle grâce à l’humour sérieux de l’auteuri: une vraie comédie et c’est ainsi que j’ai voulu la monter. »
Didier Bezace, metteur en scène
