Un hypocondriaque qui veut marier sa fille à un docteur douteux, une épouse tout aussi dingue, qui supporte les manies du mari pour ne pas en perdre l’éventuel héritage, une fille qui se dandine pour un joli cœur qui n’a jamais touché un stéthoscope… L’histoire est connue, Le Malade imaginaire, ultime pièce du maître Molière, a été jouée, rejouée, remâchée à l’envi. Pourtant, on ne s’en lasse pas, d’autant plus lorsque l’adaptation en est décoiffante, comme ici, avec la compagnie Vol Plané. Quatre acteurs pour interpréter douze personnages, pas d’esbroufe ni d’artifice : une scène simplement délimitée par un trait au sol, un décor de brocante et un écran sur lequel s’affichent extraits de texte et distribution. Voici une mise en scène qui redonne au texte toute sa puissance, sa folie, servant au mieux toute la virtuosité de l’écriture de Molière. Grâce à un dispositif original qui déjoue les conventions, le public est installé tout autour de l’espace de jeu, ce qui confère à la pièce une savoureuse proximité, comme au temps de Molière ! Les comédiens s’adressent aux spectateurs, vont même jusqu’à instaurer avec eux un débat sur la médecine… Ce classique du théâtre français trouve une nouvelle jeunesse, une force comique et une acuité inédite. Le quatuor de comédiens amuse autant qu’il joue et joue autant qu’il s’amuse, avec un parti-pris farouchement fédérateur, dans une atmosphère propice au rire et au délire !
