Cette très grande dame de la danse internationale nous revient avec un spectacle que l’on pourrait qualifier de poésie vivante tant les corps vibrent, les mots résonnent et les sons respirent. Ecrite pour un quatuor de deux hommes et deux femmes, cette pièce toute en finesse et en légèreté s’inspire du culte chamanique japonais. Dans cet esprit, Carolyn Carlson propose avec Hidden de retrouver des expériences primitives, visions et intuitions, occultées par nos sens.
Les danseurs apparaissent ainsi comme de véritables esprits, animés de tensions contraires : homme/ femme, terre/ciel, intérieur/extérieur, corps/esprit. Dans Hidden, les interprètes, choisis pour leur talent d’improvisateurs, sont guidés par des mots et des signes de la chorégraphe. L’une déploie ses capacités créatives tandis que deux autres montrent une virtuosité et une vélocité exceptionnelles dans des duos tendus, et que le quatrième impose sa silhouette d’oiseau et imprègne le spectacle de sa présence lunaire. Portés par la musique électroacoustique de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho, lumineuse et aérienne, ils franchissent peu à peu la frontière entre la vie et la mort, brisant le cercle de cendres qui les cernait au départ.
