Ah, cette presse ! Que de mal on en dit ! Il est certain que depuis une trentaine d’années elle évolue avec une rapidité extrême. (…) C’est l’information qui, peu à peu, en s’étalant a transformé le Journalisme, tué les grands articles de discussion, tué la critique littéraire, donné chaque Jour plus de place aux dépêches, aux nouvelles grandes et petites, aux procès-verbaux des reporters et des interviewers. Il s’agit d’être renseigné tout de suite. Est-ce le Journal qui a éveillé dans le public cette curiosité croissante ? Est-ce le public qui exige du Journal cette indiscrétion de plus en plus prompte ? (…) Ces propos d’une grande actualité, écrits par Emile Zola dans Le Figaro du 24 novembre 1888 ont été repris dans son éditorial du 2 mars 2005 par Franz-Olivier Giesbert, directeur du magazine Le Point, homme de presse et de télévision (il anime Culture et dépendances sur France 3) et écrivain.
Avant-propos, par Gérard Lemarié
Pour Franz-Olivier Giesbert, le discours misérabiliste sur l’éventuel déclin de la presse écrite au profit exclusif de la télévision ou d’internet est largement dépassé. Le besoin de papier demeure et montre à quel point l’écrit garde sa force.
» On trouve dans une page de quotidien l’équivalent d’un Journal télévisé tout entier » dit-il, en invitant tous les journalistes à rejeter la langue de bois, le politiquement correct et l’autosatisfaction.
Pour F-O Giesbert, le bon journaliste doit être capable de se contredire, et ne pas considérer cela comme un drame. Dans ce métier, on manque trop souvent d’humilité. » Les Journalistes assènent fréquemment des vérités avec suffisance et sur un ton solennel. » Franz-Olivier Giesbert viendra à Thonon pour dire, après Raymond Aron, qu’au fond, dans la presse, » le vrai patron, c’est le lecteur ».
 et écrivain.){kind=link}