Le retour de Carolyn Carlson, qui n’était pas venue à Thonon depuis très longtemps, réserve des surprises. Non pas celles imprimées par le temps ; il n’a pas altéré la belle silhouette de la danseuse que l’on retrouve avec sa gestuelle si particulière. C’est autour d’elle que le monde a changé. Et quand elle décide de travailler avec l’image, Carolyn Carlson ne le fait pas à moitié, pour faire joli ou moderne. À ses côtés, Electronic Shadow a construit un univers visuel et sonore en interactivité avec sa danse. Le résultat, Doublevision, est superbe.
Depuis 1970, l’artiste Américaine a créé plus de soixante-dix ballets, considérant son art comme une expérience mystique, une tentative de confronter le corps humain dérisoire à l’infini de l’espace et du temps. Régulièrement, elle revient au solo, comme en quête de sa propre essence. Dans un monde toujours plus bavard et individualiste, qui souffre de notre incapacité d’exprimer notre humanité profonde, la danse offre pour Carolyn Carlson une communication visuelle par l’émotion, par la sensation, sans le détour de la parole.
Le solo Doublevision est une rencontre entre deux artistes : la chorégraphe-étoile Carolyn Carlson et le jeune groupe de création Electronic Shadow, composé de l’architecte Naziha Mestaoui et du réalisateur Yacine Ait Kaci, qui, en faisant littéralement fusionner l’espace et l’image, proposent de nouveaux types de perceptions.
Ce spectacle est le premier d’une série proposant au public une chorégraphie globale de la scène où le corps orchestre un solo chorégraphique dans un univers que la technologie a rendu vivant.
Loin d’être une synchronisation du mouvement et de l’image, la scène prend vie par la gestuelle unique de Carolyn Carlson ; l’espace devient l’écho du corps, les costumes gigantesques la peau d’une image en mouvement perpétuel. La technologie de pointe est transparente, laissant la place à l’émotion liée au temps et à l’espace. Ce spectacle est une ode à l’imaginaire, une double vision de la réalité, un poème visuel et sonore.
Doublevision
Distribution
Compagnie Carolyn Carlson Chorégraphie et interprétation : Carolyn Carlson Scénographie et images numériques : Electronic Shadow (Naziba Mestaoui et Yacine Ait Kaci) |