Au départ, il y a un livre composé de plusieurs nouvelles de l’auteur mozambicain Mia Couto, Les Baleines de Quissico. Une écriture qui fait beaucoup penser au Gabriel Garcia Marquez de Cent ans de solitude, empreinte de ce même réalisme fantastique qui fait cohabiter critique sociale et poésie luxuriante. Ces courts récits évoquent le mirage que représente l’Occident pour des personnes vivant dans une pauvreté extrême. Le spectacle traite de la faim, de ceux qui partent sans savoir nager dans des barques de fortune, de ceux qui ne peuvent plus attendre, de ceux qui n’ont plus le choix. Mais surtout pas de misérabilisme ou de drame appuyé. Au contraire, la scène est habitée d’une énergie incroyable où chants, danses et musique la disputent à la parole. Un magnifique hommage à une Afrique déchirée, dans une langue poétique, drôle et colorée.
Trois histoires aux personnages hauts en couleurs…
Le bûcher : Un vieux paysan très pauvre et qui perd rapidement ses forces physiques et morales, décide d’enterrer sa femme pendant qu’il a encore assez d’énergie…
Le pêcheur aveugle : Un pêcheur à la dérive et sans provisions se crève les yeux pour les transformer en appâts au bout de sa ligne. Grâce à son geste, il survit et rentre au village « dépouillé de ce qui nous constitue le plus: les yeux, fenêtres où s’enflamme notre âme ».
Les baleines de Quissico : Comme personne ne veut le croire lorsque Bento parle de la baleine de Quissico et de tous les trésors qu’elle contient et qu’elle offre à chacun suivant ses besoins, il décide de partir à sa rencontre. Un soir, pendant une tempête, il entend l’animal qui l’appelle …