Albatros

Une fille et un garçon à un carrefour. Là, ils ont l’habitude de se retrouver l’un près de l’autre. Ensemble ils regardent passer .les voitures et prennent des paris sur les carambolages.
En traînant dans la rue, le garçon, Casper, âgé d’environ 12 ou 13 ans, rencontre un drôle de génie qui lui confie une mission d’importance : la fin du monde est dans trois jours, tu disposes d’une barque, une arche, on n’a pas les moyens -tu dois choisir sept personnes que tu emmèneras avec toi pour refaire un autre monde, moins foutraque. La recherche de Casper devient une quête initiatique, le monde change autour de lui, les personnes qu’il côtoie se révèlent bien plus intéressantes, ouvertes, attachantes -à sauver- qu’auparavant, alors que le tonnerre roule et qu’il pleut des grenouilles.

Fabrice Melquiot, jeune écrivain savoyard, s’impose de plus en plus comme un auteur de théâtre pour le jeune public mais aussi pour les adultes. Avec une écriture contemporaine, il invente, pour un théâtre d’aujourd’hui, des univers oniriquës et des personnages empreints d’ingénuité qui parlent de la vie, de notre vie à tous, de nos peurs, de nos doutes, de nos espoirs.
Le jour où nous parvint le texte d’Albatros, ce fut l’évidence expliquent les metteurs en scène : c’est lui que nous espérions, que nous attendions, qui était « fait pour nous »: ce climat mêlant émotion, humour et tendresse, la situation psychologique et sociale si forte des personnages, le choc poétique créé par la langue parlée et le mélange d’expressions drôles, cruelles ou pudiques, d’hier comme d’aujourd’hui. Et quelque chose de plus, de renversant. Fabrice Melquiot possède l’art de traiter avec passion et sans complaisance des sujets graves comme l’amour, la séparation, l’exil ou la mort; il ose l’impertinence, l’audace d’une langue familière et burlesquement poétique, le métissage des références culturelles, toutes générations confondues. (…) Albatros est une pièce lumineuse; ses héros se transforment et irradient, éclaboussent d’espoir le monde qui se tape la tête contre les murs.