Qui est Vera Baxter ? Il serait facile, et très intéressant, de répondre par des données psychologiques, ou historiques, ou scénariques. Mais cela, c’est le travail de Marguerite Duras : expliquer son personnage, pourquoi elle l’aime, pourquoi elle aime cette femme entretenue par son mari qui le trompe pour la première fois à 38 ans au bord d’une plage de l’Atlantique. La presque totalité du film — tout ce qui concerne le temps où l’ont voit » Vera Baxter se passe dans une villa moderne et déserte de Thionvilles-sur-Mer que Vera Baxter va louer pour l’été, aux frais de son mari, très, très, cher. Elle est là, « valant ce prix », valant bien ça, seule assise, étendue, répondant aux questions de deux femmes, une amie et une inconnue, qui passent, et répondant au téléphone à Jean Baxter. Le film est entièrement fascinant. Ce n’est pas nouveau chez Duras : contrairement à toute une catégorie d’Intel-lectuels du cinéma qui refusent le plaisir, Marguerite Duras fascine, c’est-à-dire distancie vraiment. Jamais dans BAXTER, VERA BAXTER, nous n’avons l’impression d’avoir affaire à une femme comme celles que nous mettons chaque jour, par le cinéma ou non, dans nos meubles. Pas de réflexion sur la condition de la femme, dans BAXTER, VERA BAXTER, mais l’image exemplaire de la femme étant forcément l’image a « CHERE », de la femme bourgeoise, une mise en DEMEURE de la représentation de la femme. J. G.
BAXTER, VERA BAXTER
Distribution
Film français (1977) de Marguerite DURAS |