MES PETITES AMOUREUSES n’est qu’en apparence l’histoire d’une enfance, c’est plus profondément la description clinique de la solitude et de la lucidité, celle du passage de l’état d’innocence à celui du désespoir.
il y a dans ce film presque froid un degré de sensibilité rarement atteint, une intelligence des choses, des gens, des paysages, des situations qui bouleversent en nous ce qui y a de plus vrai, de moins racontable.
Ce n’est pas à une vérité du moment, à une re-création de souvenirs que tend Jean Eustache, mais à la poursuite d’une vérité humaine quasi générale.
En même temps, il aborde sans lyrisme, sans dramatisation extérieure au creux le plus reculé de l’humain, à la frontière de la folie, si la folie justement c’est la sensation aiguë de la différence et de la solitude.