Le carnet d’adresse de la cantatrice et pianiste Pauline Viardot (1821-1910), élève de Liszt, pourrait servir de bottin mondain et artistique du XIX’ siècle. De Musset à Fauré tous sont là, tous l’ont admirée, voire aimée. Et si sa carrière de cantatrice fut très brillante, son activité créatrice fut bien souvent passée sous silence.
Elle nous a laissé trois opérettes, dont deux écrites à Baden-Baden sur des livrets de Tourgueniev, de nombreuses mélodies, quelques pièces pour violon et pour piano. Sa dernière opérette, Cendrillon, dont elle écrivit elle-même les paroles fut donnée en 1904 dans un salon parisien. Conçue pour un piano et sept chanteurs, cette œuvre crée un rapport intime entre musiciens, chanteurs et spectateurs.
Comme l’explique le metteur en scène Ruth Orthmann, « concrètement, quelques spectateurs seront installés sur le « plateau » dans des fauteuils. Ils feront partie du spectacle, tout comme le piano fera d’une certaine manière partie du décor : dans les bonnes familles, il y avait toujours un piano dans le salon. Ainsi la séparation salle, fosse, scène, si habituelle à l’opéra, n’existera plus » et de poursuivre sur le thème de la pièce « Nous n’avons pas l’intention de « tricher » avec ce conte de fée. Il ne s’agit pas de le moderniser ni de l’actualiser. C’est bien l’histoire de Cendrillon, beaucoup plus que chez Rossini (qui s’est permis de faire disparaÎtre le soulier). Nous essayerons plutôt d’y apporter un nouvel éclairage et de permettre à chacun de libérer la puissance de son imagination.«
Opéra comique de salon
Cendrillon
Distribution
De : Pauline Viardot Mise en scène : Ruth Orthmann Direction musicale et piano : Françoise Tillard Scénographie et costumes : Anne Levacher Lumières : Philippe Lacombe Avec : Anne Marchand, soprano Ludmila Marchadier, soprano Karine Godefroy, mezzo-soprano Cécile Bonnet, soprano |