Ballet du Grand Théâtre de Genève

C’est un grand plaisir d’accueillir à Thonon, le tout proche Ballet du Grand Théâtre de Genève, qui ne s’est pas produit sur nos rives françaises depuis de très nombreuses années. Ballet néo-classique, il propose un programme qui met en valeur les multiples façons d’inventer un langage commun au-delà des frontières.

Au programme quatre pièces très différentes, qui mettent en scène un à seize danseurs.
La première, Para-Oice, donne l’occasion au chorégraphe japonais Saburo Teshigawara, véritable virtuose du mouvement, de poursuivre ses explo­rations sur la dynamique. Cette chorégraphie répond, entre les allusions au paradis et l’idée de hasard, à la définition qu’il donne de son art : la danse est une sculpture, sculpture de l’air, sculpture de l’espace, sculpture du temps. Je danse pour faire disparaÎtre le temps, je danse pour créer le temps.

Le Concerto de l’américaine Lucinda Childs sur une musique d’Henryk Go­recki, met en mouvement pendant neuf minutes, sept danseurs habillés de noir, véritable concentré du style minimaliste de la chorégraphe.
Avec sa Page#7, Carolyn Carlson a imaginé un solo à mi-chemin entre le théâtre d’ombres et la danse contemporaine.

Pour le dernier ballet présenté, Selon désir, seize danseurs suivent Andonis Foniadakis dans son désir d’opposer l’élévation vers l’esprit céleste, synony­me de légèreté à l’énergie terrienne, représentée par des corps entremê­lés les uns aux autres : Dans de nombreux tableaux de la Renaissance, on trouve des formes somptueuses pour illustrer la souffrance. On assiste à une certaine volupté dans la douleur. Mon ballet oppose donc ces notions.