En 2004, nous avions accueilli cette version de La Maison de Bernarda Alba pour quatre représentations. Nous avions dû refuser beaucoup de monde pour cause de jauge limitée. Depuis, ce spectacle créé en Suisse Romande a vécu une très belle carrière dans la France entière avec plus de 250 représentations au compteur. Afin de satisfaire tous ceux qui n’avaient pu voir cette pièce, nous vous proposons à nouveau ce spectacle cette saison. Avec ingéniosité et inspiration, Andrea Novicov a choisi de placer ses acteurs réduits à l’état de marionnettes dans un castelet, dans la pure tradition du Grand guignol. Engoncées dans leurs lourdes robes noires aux manches bouffantes, le teint cireux, les lèvres peintes, ces sortes de poupées parviennent à restituer la gestuelle mécanique des automates. Une façon pour le metteur en scène de signifier l’enfermement tant physique qu’lntellectuel auquel sont soumis les protagonistes de ce drame. Encensée par les professionnels et le public, cette mise en scène métaphorique qui oscille entre grotesque et merveilleux, est insolite et troublante.
Dernier texte de Federico Garcia Lorca, La Maison de Bemarda Alba vit le jour dans les prisons franquistes quelques Jours avant l’exécution de son auteur. Elle traite entre autres de la frustration et de l’enfermement. Sa fin dramatique rappelle celle des grandes tragédies. Un village andalou dans les années 1930. Devenue veuve, Bernarda Alba, femme orgueilleuse, autoritaire et taciturne, impose à sa famille un deuil de huit ans comme le veut la tradition. Contraintes d’obéir, ses filles célibataires vêtues de noir se retrouvent cloîtrées, sans possibilité de se soustraire à la règle drastique que leur mère leur impose.
