Dan Jemmett nous promet une nouvelle théâtrale, quelque part dans les Appalaches de la Virginie occidentale. Entre une attraction de foire et un vieux bistrot abandonné, Clytemnestre prépare le retour de son mari Agamemnon. Elle lui prépare un bain, cuisine un bon repas et décore de cotillons, comme pour une grande fête, le bar-and-grill qu’elle tient au bord de la route. Mais c’est bien sa vengeance qu’elle concocte, tout en ressassant le récit du meurtre de sa fille. Pendant dix ans, elle a pleuré la mort d’Iphigénie, brutalement sacrifiée par son mari, tout en servant à boire et à manger à ses clients. Tandis qu’elle se prépare, elle est traversée par les figures de son histoire – elle-même plus jeune, son mari le Général, un messager un peu plouc, un dénommé Achille jeune Ultimate fighter devenu soldat et, pour finir, sa propre fille au sort funeste, Iphigénie. Cette histoire est ce qu’elle est devenue désormais – des fragments d’histoire, de gens et ce qu’il reste encore à raconter : sa conclusion sanglante. Abandonnant pour un temps son inspiration shakespearienne, Dan Jemmett fait souffler sur la tragédie grecque un vent nouveau et décalé, une tempête grinçante et décapante comme il sait si bien le faire, entre fidélité aux œuvres et modernité de notre époque.
CLYTEMNESTRE @POCALYPSE
Distribution
Compagnie Eat a Crocodile Texte : David Turkel, d’après Euripide et Eschyle Traduction : Marie-Paule Ramo Mise en Scène : Dan Jemmett Interprétation : Valérie Crouzet |