Un neveu silencieux : dans une riche demeure familiale et rurale du Poitou, Marthe et Alexandre, son mari professeur de mathématiques, s’installent pour de traditionnelles grandes vacances avec leurs deux enfants : Henri dix ans et Joël un petit garçon de six ans atteint de mongolisme.
Mais très vite le climat devient oppressant. Tous, sauf Odile, souffrent dans leur confort et leur vanité de la présence de Joël. Chacun, sur le mode papelard prétextant, suggère qui à Marthe, qui à Alexandre de placer le jeune enfant dans une institution spécialisée. Sans ménagement pour Marthe, pour Alexandre ou pour Henri les réflexions désobligeantes fusent, signifiant avec hypocrisie ou brutalité le rejet de l’innocent, la peur de la différence, le dégout.
Plus que le film sur l’enfance handicapé qu’il n’est pas, le sujet de l’oeuvre de Robert Enrico est l’autopsie sans complaisance du racisme « feutré » quotidien d’une famille bourgeoise vis à vis de l’anormalité.
Christian BOSSÉNO
Un neveu silencieux
Distribution
de Robert Enrico (France 1976). Durée 95mn. |