Le Ballet Junior de Genève fête son 30e anniversaire. Trente années qui l’ont imposé sur la scène internationale comme une compagnie dynamique et exigeante composée d’une vingtaine de danseurs suisses et étrangers de 17 à 23 ans. Le chorégraphe brésilien Guilherme Botelho, fondateur de la Compagnie Alias s’est inspiré de l’histoire de Roméo et Juliette de Shakespeare pour créer cette nouvelle pièce du Ballet Junior. Dans la polyphonie des langues et des cultures du monde, l’artiste se nourrit des mouvements et des improvisations de chacun. Gestes et identités qui se fondent ensuite dans les images qu’il porte en lui et le nourrissent depuis l’enfance.
Guilherme Botelho tente le pari de présenter une pièce plus symbolique qu’une adaptation littérale de l’histoire connue. Il en condense les composants les plus significatifs pour n’en retenir que les moments clés (le bal, les rixes, le balcon, les suicides), identifiables par tous et porte son attention sur les thématiques sous-jacentes liées à la passion des sentiments, à la jeunesse et au passage à l’âge adulte. Comme à son habitude, il superpose les plans et conjugue l’intimité de duos ou de petits ensembles avec les mouvements plus amples du groupe, symbolisant les forces contradictoires auxquelles sont en proie les jeunes protagonistes. Botelho perçoit Roméo et Juliette comme des êtres extraordinaires, exceptionnels. Et ils semblent, en effet, incarner l’exception : les deux amants sont les plus beaux, les plus sensibles, les plus entiers dans un monde de déchirements et de contradictions auquel les oppose le chorégraphe et que symbolise la masse des corps en mouvement perpétuel.
