Robert Doisneau est né le 14 avril 1912 à Gentilly, dans le Val-de-Marne. Après quatre années d’études à l’Ecole Estienne pour obtenir un diplôme de graveur-lithographe, il est dessinateur de lettres en 1930, tout en recevant une formation empirique de photographe à l’Atelier Ullmann.
En 1932, il vend son premier reportage « Le marché aux Puces » à Excelsior. Photographe industriel aux usines Renault à Boulogne-Billancourt de 1934 à 1939, il devient, après son licenciement pour « retards répétés », photographe
illustrateur indépendant.
En 1942, il rencontre Maximilien Vox qui lui confie l’illustration du livre « Les nouveaux destins de l’intelligence française » sur le monde scientifique.
Robert Doisneau a collaboré à l’agence à forme pseudo-coopérative Alliance Photo et travaille, aujourd’hui encore, à l’Agence Rapho. Ses rencontres avec Blaise Cendrars, Jacques Prévert, Maurice Chevalier, Maurice Baquet, Max-Pol Fouchet, Cavanna ou Daniel Pennac, avec de nombreux écrivains ou artistes, ont été le prétexte de fécondes collaborations et d’ouvrages savoureux.
Il a travaillé avec Pierre Betz, éditeur de la revue Le Point et avec le magazine Vogue. Est-il utile de préciser qu’il a réalisé depuis 1951 de nombreuses expositions en France et dans le monde entier ? Plusieurs récompenses ont jalonné une carrière exemplaire, Prix Kodak en 1947, Prix Niepce en 1956 et Grand Prix National de la Photographie en 1983.
Ses livres « La banlieue de Paris« , « Sortilège de Paris« , « Les Parisiens tels qu’ils sont« , « Instantanés de Paris« , « Gosses de Paris« , « My Paris« , « Le Paris de Robert Doisneau et Max-Pol Fouchet » ou encore « Le mal de Paris« , jusqu’au tout dernier
« Rue Jacques Prévert » ont fait de leur auteur le poète de Paris de l’après-guerre,· des pavés luisants, des réverbères et des coins de rues, du Paris du petit peuple, des bistrots et des airs d’accordéon…
Une photographie de Doisneau se reconpaît au choix des sujets sans doute, mais surtout à la finesse, à la note d’humour, au tact et à la tendresse.
En fait, chez Doisneau, il n’y a que d’apparentes évidences, des rêves sans maniérisme que nous croyons reconnaître et qui enchantent nos nostalgies : il est le grand-père dont nous aurions rêvé et qui nous offrirait en album de famille les images d’un bonheur passé nimbé de lumières.
Christian Caujolle