REMEMBER MY NAME

Distribution

De Alan RUDOLPH
U.S.A., 1978 / Durée : 1h35

Résumé

Une jeune femme après avoir passé douze années en prison, pour avoir tué la maîtresse de son mari, revient réinvestir la vie qui était la sienne. Elle doit donc établir toute une série de rapports avec les hommes, d’autres femmes, le travail, etc. Mais surtout son obsession est de reprendre possession de son ancien mari qui coule une vie paisible, c’est-à-dire assez neutre, avec sa nouvelle femme. Par un subtil travail de références, de renvois, d’images symboliques, Alan Rudolph met en avant cette idée de possession, et de volonté de posséder : objets, espace, ancien mari qui caractérise le personnage d’Emily (Géraldine Chaplin), alors que celui-ci s’est réfugié dans le mariage qui, par nature, implique la protection, et l’exclusion de tout personnage extérieur. Peu à peu, la présence d’Emily dans la vie du couple Neil et Barbara va se préciser. Espionnage et voyeurisme tout d’abord, puis manifestation de son existence par la destruc-tion de ce qui appartient à l’autre (voiture, fleurs, etc…). Enfin, prise de possession de leur espace. Emily rode autour de leur maison, y pénètre, s’y installe parallèlement au couple qui continue d’y vivre. Alan Rudolph, avec une grande maîtrise, instaure un climat ambigu, très intéressant. Ce qui appartient à l’un ne peut appartenir à l’autre, et cette dualité se manifeste sans effet spectaculaire, l’angoisse étant d’autant plus grande que la résolution finale d’une telle situation ne peut qu’être violente. La plus grande violence restant la destruction de l’équilibre fragile de la vie de ce couple piégé. Une fois consommée cete possession de son ancien mari, au sens physique et moral, Emily s’en ira, le laissant enfermé dans une chambre ; lui, vaincu, elle, libre. Ce portrait d’une femme libérée, ne va pas sans quelques facilités stylistiques, ni sans quelques déséquilibres (Anthony Perkins pâtissant par exemple de la performance de Géraldine Chaplin). Mais, tel qu’il est, il me semble poser un jalon important, que les films fémi-nistes récents évacuaient avec allégresse, c’est que le féminisme le plus intéressant au cinéma est encore celui qui s’exerce sur les codes cinématographiques, en particulier sur la construction et le récit. Le personnage d’Emily en ce sens marque un point.
J.P. Le Pavec (Cinéma 78)

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