L’éloge de la paresse au pays du stakhanovisme ? Ilya Ilytch Oblomov est un fabuleux personnage dont l’apathie chronique a quelque chose de fascinant ; d’abord irritante, elle nous devient vite sympathique dans le film de Mikhalkov. Le film comporte 2 époques. Dans la première, Oblomov passe ses journées à faire la sieste. À chaque réveil, il harcèle son vieux serviteur, gémit sur son sort de rentier incapable de gérer son domaine. Puis un ami d’enfance, André Schtoltz, lui propose de «commencer une nouvelle vie», le soumet à un régime strict, le fait mener une vie sociale à Saint-Petersbourg. Ce qui semble d’abord participer d’une infinie mollesse et d’une maladive apathie nous apparaît alors comme le refus d’être comme les autres. Dans la seconde partie, Oblomov est un homme nouveau, confié à l’Yga, qui ne cesse pas de lui être agréable en tout ; entre eux, peu à peu, naissent les sentiments les plus tendres… Si la première époque privilégie les grandes étendues de neige et les intérieurs, la seconde se passe en été, dans des paysages ouverts, bénéficiant d’une photographie lumineuse.
Catherine Taconet (Revue Cinéma)
QUELQUES JOURS DANS LA VIE D’OBLOMOV
Distribution
De Nikita Mikhalkov / URSS, 1979 - 2h40 |