« Ce que vit réellement un enfant a déclaré FERRERI, quand on le met de force huit heures par jour dans un lieu avec des dizaines d’autres enfants, est-ce que ce n’est pas une vie de prison, de camp de concentration ?… La vraie mort, c’est celle que l’on nous donne à deux ans, âge où l’individu se voit privé de ses multiples capacités d’épanouissement à la suite d’une série de traumatismes… Je me suis convaincu que l’homme nouveau et différent naitra d’un enfant différent ; modelé de manière différente de celle employée aujourd’hui… » Tout ceci pour dire qu’il ne faut pas voir «Chiedo Asilo» (titre italien du film) comme une réflexion sur la pédagogie et la recherche d’autres méthodes d’éducation. Par contre, ce que nous livre ce film, comme tous les autres films de FERRERI, c’est une vision très personnelle du monde, un témoignage sur un moment historique. Le cinéma de FERRERI appartient à ce que PASOLINI appelait le «cinéma de poésie». Sans volonté démonstrative, sans discours logique à travers une fable naissent des images-chocs inattendues où l’irrationnel fait parfois irruption.
PIPICACADODO
Distribution
De Marco FERRERI / Italie - France, 1979 / Durée : 1h52 |