Nous avons accueilli en ouverture de la saison 2004-2005 la session d’Europa Danse que Jean-Albert Cartier (ancien directeur de l’Opéra Garnier, du Théâtre du Chatelet et fondateur de ce qui est aujourd’hui Le Ballet de Lorraine) avait réunie pour un programme dédié à de grands chorégraphes contemporains. Les jeunes danseurs d’Europa Danse nous avaient enthousiasmés par leur technique, leur fougue, leur engagement total. Europa Danse revient avec un nouveau spectacle associant la peinture et la danse, Picasso et la danse. L’idée du directeur, de réunir dans un même programme quatre ballets créés au début du 20° siècle et de les présenter dans des décors et des costumes réalisés d’après les maquettes authentiques, est une pure réussite. Les jeunes danseurs de la compagnie, venus de six pays d’Europe, apportent à cette soirée un souffle de renouveau et d’allégresse.
Comme Stravinsky et Satie, Picasso participa étroitement à l’extraordinaire aventure des Ballets Russes de Diaghilev. Il conçut l’esthétique (décors, costumes, rideaux de scène) des quatre spectacles de ce programme. Parade représente l’univers de la fête foraine et des acrobates et introduit le cubisme sur scène tandis que la musique de Satie amène une modernité faite de clarté et d’humour. Pulcinella, revisité par Ana Maria Steklman, chorégraphe argentine et ancienne élève de Martha Graham, fait référence au monde de la commedia dell’arte. La chorégraphie d’origine n’existant plus, Thierry Malandain, se référant aux documents iconographiques du Musée Picasso, a imaginé une nouvelle version de Mercure en utilisant les constructions mobiles de Picasso. Cuadro Flamenco, programme de danses andalouses traditionnelles, est présenté ici dans sa chorégraphie originale et interprété par les danseurs de flamenco du Conservatoire Royal de Madrid.
