Une soirée lyrique avec Nicolas Chalvin et l’Orchestre des Pays de Savoie nous fait entrer dans le jardin mozartien, y cueillir un bouquet d’airs de concerts portés par la voix aérienne de la soprano belge Sophie Karthaüser, écouter la vivante jeunesse de Mozart dans son 17e Concerto pour piano sous les doigts de Cédric Tiberghien, s’émouvoir de la poésie grave et tendre de l’Andante, partager l’allégresse du Finale. Comme une couronne de fleurs tressées, les œuvres s’entrelacent, chaque mouvement de la 33e Symphonie ponctuant les étapes de cette soirée d’exception avec deux solistes dont la rapide célébrité n’altère ni la fraîcheur ni l’engagement. Cédric Tiberghien a 50 concertos à son répertoire sans cesser d’être un chambriste enthousiaste. Après son interprétation du 17e Concerto, il accompagnera Sophie Karthäuser dans Ch’io mi scordi di te, que Mozart composa pour le concert d’adieu de Nancy Storage (la première interprète de Suzanna dans les Nozze di Figaro). L’opéra est le véritable fil d’Ariane de cette soirée et ne se limite pas aux airs inclus dans le programme. Dans la 33e Symphonie composée par Mozart en juillet 1779, la deuxième depuis son retour du malheureux voyage à Mannheim et Paris où meurt sa mère, il ajouta un mouvement (Menuet Trio) en 1782, et plusieurs passages du Finale qui annoncent les opéras en devenir. On y entend aussi la « leçon de Mannheim », les acquis dont témoigne la maîtrise de Mozart plaçant la 33e Symphonie parmi les « grandes » œuvres ultimes.
W. A. Mozart (1756 | 1791) Symphonie n°33 K319 (1e mouvement),
Concerto pour piano n°17 en sol majeur K453,
Symphonie n°33 K319 (2e mouvement),
Air de concert ou d’opéra (S. Karthäuser),
Symphonie n°33 K319 (3emouvement),
Air de concert ou d’opéra (S. Karthäuser),
Symphonie n°33 K319 (4e mouvement),
Air de concert Ch’io mi scordi di te K505 (Sophie Karthäuser et Cédric Tiberghien)