MAMAN A CENT ANS

Une demeure altière et bourgeoise, un domaine claciné de soleil et truffé de pièges à loup. Par deux fois, Carlos Saura aura planté sa caméra dans ce décor qui dut autrefois briller des feux d’une splen-deur étonnante, aujourd’hui à demi éteinte. Dans Anna et les loups réalisé en 1972, on avait déjà vu l’érosion sommaire de cette vaste habitation. C’est que Maman a cent ans est la suite sinon l’épilogue d’Anna et les loups. On y retrouve les mêmes personnages La madre épileptique et tyrannique qui se fait promener avec délectation en chaise à porteur en égrenant ses souvenirs. Et ses fils réduits par ses bons soins à l’impuis-sance la plus totale. Maman a cent ans vaut, par son extraordinaire galerie de portraits, l’enchevêtrement de situations et ses pincées d’humour. Il faut le dire, c’est le premier film de Carlos Saura qui provoque de bons rires, même s’il traite encore de terribles histoires familiales.
Christine de MONTVALON (TELERAMA)