C’est là, à Guernesey, dans la rumeur de l’océan et le parfum des mimosas, que Victor Hugo a jeté sur le papier en à peine huit jours, l’Intervention, une comédie en un acte du Théâtre en liberté. Dans cette fable satirique, deux mondes qui socialement et moralement s’opposent, vont devoir cohabiter. Et même si son cœur balance tout naturellement du côté du peuple, incarné par le couple d’ouvriers, Victor Hugo n’en manque pas moins de dénoncer avec une subtile férocité, les injustices sociales qui parsèment la pièce.
Marcinelle, dentellière, et Edmond, peintre sur éventails, n’ont que l’amour à s’offrir en partage. Ils vivent d’un quignon de pain et pleurent leur petite fille, morte parce que le médecin n’est pas arrivé à temps pour la sauver. La misère, qui fane les visages et durcit les cœurs, met le bonheur du jeune couple à rude épreuve. Leur jalousie mutuelle les conduit au bord de la rupture, lorsque font irruption dans leur vie le riche baron de Gerpivrac et sa danseuse du moment, Mademoiselle Eurydice…
Avec L’Intervention, Yves Beaunesne s’attaque sans nul doute à l’une des œuvres les plus surprenantes de son célèbre auteur. Une comédie à la fois pétillante et virulente, magistralement mise en scène.