Une fresque comme un état des lieux, celui d’une jeunesse qui se cherche à l’aube des années 2000. Hugo Roux s’empare du roman de Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux, Prix Goncourt 2018, pour imaginer un spectacle vivifiant, intense, porté comme l’étendard de toute une génération.
Leurs enfants après eux est le tableau d’une humanité, d’un paysage social. L’auteur nous plonge dans une ville imaginaire qui ressemble à s’y méprendre à celles des vallées désindustrialisées de l’est de la France. Nous y suivons les parcours d’Anthony, Hacine, Stéphanie et Clémence, adolescents puis jeunes adultes, dans le milieu des années 1990. Apparaissent les premières amours, les premières rages, ce sentiment complexe d’avoir un monde à conquérir mais pas les moyens concrets d’y parvenir. Ces désirs et ces révoltes que nous voyons fleurir à travers chacun des personnages composent ensemble, par petites touches, le tableau plus large d’une région, d’une génération en ébullition. La musique de Nirvana ou encore de NTM en fond sonore, comme les témoins de ce brasier d’émotions. Leurs enfants après eux, c’est une tranche de vie pleine de sève et, en filigrane, une critique sociale et politique plus universelle qui se dessine.
Hugo Roux et ses jeunes comédiens nous font plonger ou replonger avec vitalité au cœur de ces années, mais surtout au cœur de notre propre jeunesse et ses méandres universels.