Ecrivain, journaliste et ancien secrétaire général de la Comédie-Française, Pierre Notte signe avec ce spectacle sa première mise en scène. Cinq comédiennes jouent une cinquantaine de personnages, acteurs et témoins de la vie d’une jeune fille de dix-sept ans. Tiraillée entre l’hystérie de sa mère et la pre.ssion de son entourage scolaire, Marie se révolte et décide de partir pour devenir employée de péage sur une autoroute. Insatisfaite de son choix, elle poursuit son chemin pour savoir si la vie vaut la peine d’être vécue. Tout cela donne une fable dont la morale pourrait être : dans la vie, tout peut arriver – même rien. Une mise en scène enlevée au service d’un texte rythmé, comique, grave et fascinant.
Les Couteaux dans le dos sont le coup d’essai et le coup de maître de Pierre Notte en tant que metteur en scène. Le spectacle a été à l’affiche à Paris pendant toute la saison 2009-2010.
Préceptes : Abîmer moins. Au moins ça./ Faire mieux les deuils. Vieillir longtemps, et sans ennemi. / Abîmer moins, autant que faire se peut./ Parvenir (qui sait) à quitter la peur de se regarder en face. / Ne perdre ni le Saint ni le dragon, ni le prince, ni l’enfant, ni l’ange, ni le héros. (…) Il faut que cela soit drôle et simple et vrai. Tout est partout assez triste, compliqué et faux comme ça. On danse alors, on chante, on s’agite, on fuit les procédés tant qu’on peut, on crée la surprise et on ne s’endort pas. On bidouille sur scène comme la pièce raconte qu’on bidouille dans l’existence, avec ce qu’on a et ce qu’on peut. Ce qui compte, c’est le panache, la grâce du mouvement ou l’acceptation affichée de la disgrâce. C’est la conscience du geste, le goût du risque. Parce qu’il y a du danger à vivre quelque chose plutôt que rien.
Pierre Notte
