Ce premier long métrage du Tunisien Ridha Behi raconte la mort progressive d’un village de pêcheurs traditionnel en Tunisie, annexé par des financiers allemands qui, de connivence avec les autorités dil pays, transforment les lieux en un centre touristique.
Les prèmières images du film montrent la vie du village avant le déluge triganesque.
Jusqu’au jour où, dans un grand ronflement de moteurs, les hyènes (hommes d’affaires) envahissent le rivage pour y faire jaillir du sable un complexe hôtelier. l’ordre nouveau impose l’étranglement progressif des activités traditionnelles: les pêcheurs abandonnent leurs barques pour rejoindre le chantier et survivre ; les femmes n’ont plus accès à la plage pour laver leur linge et servent de main-d’oeuvre aux touristes.
À travers une image somptueuse, le cinéaste est parvenu à rendre presque obsédante la nostalgie d’un paradis perdu. Mais son propos ne se limite pas à une simple revendication écologique : son film dénonce de façon virulente l’échec de la libération d’un peuple. Après s’être débarrassés du joug colonial, ses dirigeants se sont en falt ralliés à leurs anciens oppresseurs de par le choix économique et idéologique qu’ils ont suivi. Ils sont devenus eux-mêmes oppresseurs de leur propre peuple. Les récents événements de Tunisie où une répression sanglante a sanctionné l’amorce de grèves syndicales ajoutent à la gravité et à la dignité de ce film.
LE SOLEIL DES HYÈNES
Distribution
De Ridha BEHI Tunisie, 1970 / Durée : 1h40 |