Dans la première version de Charles Perrault, le conte raconte qu’une très belle enfant se perd dans une forêt merveilleuse et qu’elle y rencontre le plus famélique des loups qui la dévore. Pour l’écrivain Italo Calvino « le Petit Chaperon rouge de Perrault est, plutôt qu’une fable, un jeu de lecture « qui doit faire peur » aux tout petits afin qu’ils apprennent à se défendre de la peur ».
Cette histoire doit être racontée aux tout petits. Ce sont eux en effet qui se laissent ravir, et qui, pendant le spectacle, se serrent les uns contre les autres, s’accrochent les uns aux autres pour se donner force et courage. Les petits, avec la force de l’innocence, se laissent mener dans la forêt, bouche bée et, fascinés, regardent le loup qui dévore le Petit Chaperon rouge. Après cette scène, la plus dramatique de l’histoire, il y a un silence magique, intense, en suspens. A la fin, les enfants se libèrent. Ils ont surmonté la forêt, ils ont surmonté le noir, et désormais ils ont la force de crier que, non, ils n’ont pas eu peur !