Les Cinq de Cœur s’avancent sur scène, ils vont donner un récital sur les Romantiques allemands, enfin ils devraient, parce que c’est sans compter sur leur capacité à déraper… Des soi-disant tensions et jalousies au sein du groupe va finalement naître un joyeux bazar où chacun ira poser sur un tourne-disque virtuel la musique qu’il est allé puiser dans ses souvenirs et fantasmes. Brahms, Schubert et Bach sont bien là mais Scorpions, Mylène Farmer, Simon et Garfunkel ou Léo Ferré aussi. Le quintette vocal s’en donne à cœur joie (et a cappella) dans le mélange des genres et des époques avec un humour échevelé et une mise en scène inventive, signée par Meriem Menant, plus connue sous le nom d’Emma la Clown. Cette dernière a cherché à faire ressortir la fantaisie de chacun, leur dérision et leur fragilité qui les rendent à la fois drôles et touchants, comme savent l’être les clowns.
Les bruitages cotoient les envolées lyriques, la chanson française flirte avec la variété internationale. La musique est plurielle, ils nous le prouvent ! Le tour de chant est parfaitement maîtrisé, ce spectacle, rigoureux comme le classique et débridé comme le music-hall, est aussi virtuose que déjanté.