C’est l’histoire d »une petite fille qui rêvait d’aller à l’école pour apprendre, découvrir : mais ses parents ne le voulaient pas. C’est un destin brisé comme celui de beaucoup de femmes d’il y a… si peu de temps. Au final, c’est un spectacle très simple et si beau, si émouvant qui clôt notre fil rouge entre théâtre et réalité.
Sylvie Mongin-Algan a souhaité ressusciter la mère de !’écrivain Charles Joliet, celle qu’il n’a pas connue et qui est morte de faim après huit années d’internement abusif en hôpital psychiatrique. Mais si le thème est terrible, le pathos totalement exclu de l’écriture n’apparaît pas non plus sur scène. Avec une immense délicatesse, la metteur en scène aborde des thèmes douloureux tandis que la comédienne Anne de Boissy, passeuse d’émotions, empoigne le texte avec force et pudeur.
Dans ce récit autobiographique, Charles Juliet donne la parole à la femme qui l’a mis au monde mais qu’il n’a pas connue. Il imagine son enfance, sa morne existence au sein d’une famille qui ne la comprend pas, son mariage, sa dépression et finalement sa mort. Il décrit la petite fille curieuse et avide d’apprendre, l’aînée qui trime et qui subit, la jeune fille qui rêve, l’épouse qui déchante, la mère qui perd pied. Une évocation pour offrir un corps et une âme à cette mère absente qui a joué un rôle décisif dans sa vie d’homme et d’écrivain.
Lambeaux
Distribution
Compagnie Les Trois-Huit Texte : Charles Juliet Mise en scène : Sylvie Mongin-Algan Avec : Anne de Boissy Scénographie : Céline Bertrand Lumières : Yoann Tivoli Son : Jean-Luc Simon Costumes : Simone Piot Régie : Clément Vercelletto |