Fresque musicale qui tient à la fois du cinéma muet, du théâtre de masques, du road-movie, du cartoon et de la bande dessinée, La Reine des Pommes est une pièce loufoque bien rythmée. Les dix comédiens chanteurs-musiciens interprètent la quarantaine de rôles du roman. La musique, jouée en direct, accompagne l’histoire comme une bande sonore de film : dans les courses effrénées résonnent des chansons d’esclaves, dans chaque tripot joue un pianiste de blues, un groupe de jazz ou un juke-box qui déverse le son de la trompette de Chet Baker, du saxophone de Lester Young, ou de la voix de Billie Holiday.
Dans le ghetto de Harlem, Jackson « la Pomme », incarnation de l’innocence et de l’honnêteté et son frère Goddy sont confrontés aux dures réalités de la vie. En Cercueil et Fossoyeur Jones, deux policiers sans illusion, anti-héros drôles et attachants, mènent l’enquête… À travers une farce gigantesque où les personnages sont taillés à la serpe, Chester Himes, roi du polar, raconte Harlem vu de l’intérieur. Dans ce ghetto improbable règnent la ségrégation, la misère, la violence, l’argent mais aussi la solidarité…

