Voilà deux années que Les Transformateurs travaillent à ce projet de création La Petite Insomnie. C’est le temps qu’il faut pour écrire le spectacle, inventer un univers sonore et visuel. Un univers qui a à voir avec celui que nous côtoyons chaque jour ou plutôt chaque nuit, qu’il laisse des traces au réveil ou qu’il s’efface totalement de notre conscience. Nicolas Ramond convoque pour son spectacle les artifices que la technologie peut apporter dans les domaines de l’image et du son.
C’est sa troisième nuit d’insomnie. Il s’endort, se réveille au bout d’une heure… Et se retrouve, sans comprendre pourquoi, su r un plateau de théâtre, à essayer de mettre en scène La Thébaïde de Racine. Malgré des heures de travail, ils n’en sont toujours qu’à la première scène… Les personnages et les comédiens se confondent… Il se réveille complètement et a la sensation de ne pas avoir dormi du tout. Il se force à retrouver le sommeil… En s’intéressant à l’univers du rêve, Nicolas Ramond et son équipe cherchent une manière originale d’aborder la question de la représentation théâtrale : que se passet-il quand la logique classique de la représentation se trouve déstructurée par les puissances fantasmagoriques du rêve ? Alors que la représentation classique tend à organiser, différencier, enchaÎner un mode logique, le monde des songes ouvre a contrario sur un univers de confusion, de déconstruction et d’étrangeté.
En résidence àThonon depuis deux ans, la compagnie Les Transformateurs que nous avons reçue à l’occasion de Babel Ouest, Est et Centre et Travaille ! Travail, s’interroge aujourd’hui sur les mystères du sommeil. Cette sixième création théâtrale immerge le spectateur dans le monde des rêves et des cauchemars, et se situe au croisement du théâtre, de la marionnette, de la vidéo, de l’acrobatie et de la musique.
