Après Tout est normal, mon cœur scintille, Jacques Gamblin nous revient pour deux soirées très différentes. La première, ce soir, est une lecture théâtrale, La nuit sera calme ; la seconde est un spectacle autour du jazz, GAMBLIN JAZZE, DE WILDE SEXTETE. Sans mise en scène ni décor, le comédien lit un texte de Romain Gary qu’il a choisi pour sa force et son épaisseur, « Parce que cette écriture a de la verve. Parce qu’elle a du ventre, de l’engagement et de la force. Et parce que bien sûr elle a du charme et de l’humour derrière la colère.” On y découvre une vie pétrie d’humanisme, de sensibilité, de révolte engagée. D’une vérité touchante et drôle aussi.
Publié en 1976, ce livre La nuit sera calme est une fausse interview que Romain Gary a rédigée sous le nom inventé de François Bondy, pour se raconter. Il y parle d’un peu de tout : de sa mère, de ses amours, de la guerre, du début de sa carrière diplomatique… Il faut dire que le destin de l’écrivain est aussi romanesque que son œuvre. Aviateur et résistant, diplomate hors du commun et romancier de génie, multiple et mystificateur, il est le seul écrivain ayant reçu deux fois le Prix Goncourt. Gamblin a enregistré toutes les supposées questions de Bondy. Il y répond, se mettant dans la peau de Gary. En résulte un spectacle étonnant et poignant où la voix du conteur se superpose à la voix de l’écrivain. Les mots résonnent et se font entendre.