Conseil de révision, Witold demande à faire son service dans les paras. Cela étonne un peu de la part d’un garçon que l’on devine doux, fin, presque fragile. Mais son père est mort en montagne après avoir participé à une expédition à l’Everest. Lui-même est alpiniste et rêve d’escalader à son tour l’Himalaya. Witold croit au sport comme à une ascèse et voue à sa mère, qui gagne petitement sa vie en province, une grande tendresse. Par petites touches, de courtes scènes qui ressemblent aux descriptions d’un entomologiste, Zanussi nous conte les – apprentissages » de Witold. A la fin de son service, un ami de son père lui procure une place dans son entreprise qui organise des expositions à l’étranger. En Inde, où son travail l’a conduit, Witold découvre une autre civilisation, qui l’attire mais qui n’est pas la sienne. Witold découvre les trafics auxquels se livrent ses camarades et le pouvoir des devises dans un pays socialiste. Il connaît la tentation de l’argent et celle de la malhonnêteté. Mais Witold est un coeur pur… Constans en polonais, signifie à la fois la constante — ce nombre indépendant des variables que l’on trouve au coeur du ca’cul des probabilités — et la constance, cette fermeté de l’âme qu’on appelle aussi persévérance, fidélité. Zanussi, physicien de formation et moraliste de tempérament, réunit ici ses deux thèmes favoris : la science et la morale sont pour Witold les deux instruments qui devraient lui permettre de nier la fatalité et de trouver un sens à la vie.
Claude-Marie Tremois (Télérama)
LA CONSTANTE
Distribution
De Krysztof Zanussi (Pologne, 1979) - 1h30 |