La lumière qui, brusquement, éclaire la scène, tire lentement de son sommeil un brave homme un peu replet qui dort sur une chaise… Il ne sait où il en est, marmonne, remue et se rendormirait s’il n’allait pas choir de son siège. Il mime alors, somnolant et balbutiant, le rêve d’où il sort : il conduit une auto, il pleut, il brûle un feu rouge, est arrêté par un agent, n’a pas de papiers, veut se suicider… Puis tout s’arrange. Il s’éveille complètement. Au revoir et merci.
Ce brave homme un peu replet, c’est Jacques VILLERET, un jeune comédien qu’on a déjà vu au théâtre, au cinéma et à la télévision et qui fait actuellement un spectacle d’homme seul (un one-man-show, comme on dit). Il est littéralement ,
époustouflant, je veux dire qu’on s’étouffe littéralement de rire à le suivre dans chacun de ses sketches.
Aucun accessoire, aucun truc, aucune rouerie. aucune grimace, aucune vulgarité, aucune démagogie, aucun artifice : c’est direct, allusif, rapide. Et merveilleusement efficace et drôle.
Jacques VlLLERET est l’auteur de ses textes. Ils stigmatisent les travers, le cocasseries, les naïvetés, les sottises de nos semblables et de notre temps – et de tous les temps – mais lis ne sont jamais méchants ni cruels ni chargés. La mesure est toujours juste. Villeret joue de la voix et du geste avec une aisance modeste et parfaite. Il faut l’entendre évoquer l’interview de la dame qui a reçu à diner le Président de la République ou l’histoire de son oncle cul-de-jatte, il faut le voir bruiter un film de Bergman ou mimer le monsieur qui observe une minute de silence… On sort décapé et comblé de ce spectacle désopilant.
JACQUES VILLERET
Distribution
Sous le chapiteau des Tréteaux de France, Place de Crête D'après Alexandre Dumas Adaptation : Jean-Claude ISLERT Mise en scène : Francis PERRIN |