L’inventivité de la scène belge n’est plus à démontrer. Après Voyage, premier épisode, nous recevons, pour la première fois, la Compagnie Résidence Catherine implantée à Bruxelles. Deuxième pièce de la compagnie, Hansel et Gretel s’inscrit dans la lignée d’un théâtre de l’humain, avec cette fois-ci la famille comme métaphore de la société. Un conte pour adultes avec une fin inattendue. C’est au Théâtre des Doms, la scène belge « officielle » du Festival Off d’Avignon, que nous les avons découverts. Ils jouaient à guichets fermés ; la rumeur va vite chez les festivaliers. L’originalité de la mise en scène où les acteurs en vie jouent avec des acteurs « en boîte » sur des téléviseurs et avec une formidable synchronisation, la drôlerie d’une situation dont on ne sait pas où elle nous mène ; tout contribue à faire de Hansel et Gretel un spectacle diablement original et réjouissant.
Un mariage, avec échange des anneaux, marche nuptiale de Mendelssohn, apéritif au jardin et table dressée dans les règles de l’art. Une réunion familiale avec ses joies et ses heurts, ses conversations badines, ses règlements de comptes et ses placards remplis de souvenirs. Une journée traditionnelle… sauf que les invités sont fictifs et pas toujours bienveillants. Pour donner corps à une fête où ils sont seuls, Hansel et Gretel se sont inventé des amis, des cousins et des connaissances qu’ils ont eux-mêmes interprétés devant leur caméra. Et bientôt, ce qui devait être une réjouissance se transforme en un champ de bataille…
Nous sommes acteurs et non philosophes et cherchons à placer des personnages dans des situations dramatiques sans les juger, les condamner ou les déprécier. L’entière humanité, que nous cherchons à leur donner à travers nos histoires, nos textes et nos voix, est la pierre d’achoppement de notre travail. Sans ce postulat, nous en ferions des bouffons ou des victimes.
Anne-Cécile Vandalem et Jean-BenoÎt Ugeux
