Chantal Payet

 » Pressée, je voudrais connaître les « bons chemins  » ceux qui mènent à coup sûr à la production ; et ne pas me tromper. Mais le voyage est « quête », et les thèmes abordés sont autant de questions et autant de réponses autour de « l’espace toile ». Les toiles sont traces, uniques mais en dialogues entre elles, empreintes de mon geste, témoins des couches successives, de la construction et de l’effacement. Négligeant mon enveloppe de chair pour trouver la substance qui me révèlera ce que je suis, je cherche, me mets en situation de risque. Pudeur, doute et plaisir. « L’être humain » dévient rythme, lumière, poids, lévitation, spirale, et je me leurre en croyant à l’universalité. J’aime quand la maison est endormie, que ces heures m’appartiennent. Ainsi dans le silence de mon atelier, je reprends là où je m’étais arrêtée : la toile, les derniers dessins. Oubli du temps de la fatigue, je peins. La peinture demande l’humilité. Jamais rien n’est gagné. Attendre que les choses mûrissent, deviennent nécessité, et croire au travail. La peinture doit résister à l’oeil : renouveler son regard grâce à l’autre ».
Chantal Payet – mars 1993.

À l’occasion de cette exposition, un catalogue sera édité. Dans le cadre de nos échanges avec la Galerie « Il Salto del Salmone », l’oeuvre de Chantal Payet sera présentée du 18 avril au 6 mai 1995 à Turin.