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LE TRIO PASCAL

Il est rare de rencontrer un ensemble de musique de chambre composé de membres d’une même famille. Denis Pascal et ses fils, Alexandre et Aurélien, guident ce voyage intime dans la musique en trio, de Brahms à Fauré, à Ravel, sans oublier l’incontournable Strauss. 

Chez les Pascal, la musique se pratique en famille. On ne présente plus le père, Denis, pianiste d’exception, tant en soliste qu’en partenaire apprécié de musique de chambre, et professeur parmi les plus estimés du Conservatoire National Supérieur de Paris. Puis les deux fils. Alexandre, l’aîné, brillant violoniste, Révélation Classique de l’Adami, et lauréat de la Fondation Banque Populaire et du très sélectif programme international de La Chapelle Reine Elisabeth à Bruxelles (dans la classe d’Augustin Dumay). Enfin, Aurélien, l’une des étoiles les plus brillantes de la nouvelle génération du violoncelle français. Il a triomphé au Concours International Feuermann en 2014 à la Philharmonie de Berlin en remportant le Grand Prix, le Prix Spécial du Public et le Prix de la meilleure interprétation du concerto d’Ernst Toch. 

Leurs textures transparentes et solaires, leurs phrasés tout en sourires et légèreté, leur équilibre souverain et leur lyrisme contrôlé transportent l’auditeur. FABIENNE BOUVET, CLASSICA

Johannes Brahms (1833-1897) – Trio n°3 en ut mineur, op. 101 
Richard Strauss  
(1864-1949) – Capriccio, op. 85 TrV 279, Introduction (arrangement pour trio avec piano par David Walter) 
Gabriel Fauré 
(1845-1924) – Trio avec piano en ré mineur, op.120 
Maurice Ravel ( 1875-1937) – Trio en la mineur 

Orchestre national de Lyon

Hector Berlioz, dont on célèbre en 2019 le 150e anniversaire de la naissance, est l’un des compositeurs fétiches de l’Orchestre National de Lyon. L’orchestre est en effet à l’origine du Festival Berlioz (La Côte-Saint-André) et achève cette année l’enregistrement intégral de sa musique orchestrale sous la direction de Leonard Slatkin. De toutes ses œuvres, la plus emblématique est certainement la Symphonie fantastique. Fasciné par Beethoven, le compositeur isérois pousse plus loin encore les audaces de son modèle et signe l’une des symphonies les plus inventives du romantisme musical. Mais la soirée s’ouvre avec la féerie de Maurice Ravel, Ma Mère l’Oye. Inspirées par Charles Perrault (Contes de ma mère l’Oye), la baronne d’Aulnoy (Le Serpentin vert) et Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (La Belle et la Bête), ces cinq pièces (orchestration de pièces pour piano à quatre mains) préparent au chef-d’œuvre que constituera l’opéra L’Enfant et les Sortilèges, composé une dizaine d’années plus tard. L’orchestre ravélien y déborde d’invention, de sonorités intimes et pourtant extrêmement colorées. Tout nous transporte dans l’univers magique des contes de fées. Luan Tan, de Qigang Chen, est une série de variations pour orchestre aux « motifs rythmiques incessants ». Il tire son nom d’un style musical du théâtre chinois né dans les années 1600. Qigang Chen compte parmi les principaux compositeurs chinois de notre temps. Luan Tan a été créé en 2015 à Hong Kong sous la baguette de Xian Zhang, jeune cheffe d’orchestre chinoise. Actuelle directrice musicale de l’Orchestre symphonique du New Jersey, elle est également la guide de l’Orchestre National de Lyon dans ce périple franco-chinois.

Maurice Ravel (1875-1937) – Ma Mère l’Oye, cinq pièces enfantines 
Qigang Chen (1951 – ) – Luan Tan
Hector Berlioz (1803-1869) – Symphonie fantastique, opus 14

Orchestre Les Siècles

Formation unique au monde, réunissant des musiciens d’une nouvelle génération, jouant chaque répertoire sur les instruments historiques appropriés, Les Siècles mettent en perspective, de façon pertinente et inattendue, plusieurs grandes périodes de création musicale, du 17e siècle à nos jours. Fondé en 2013 et dirigé depuis par le chef François-Xavier Roth, l’Ensemble de 70 interprètes célèbre la musique romantique sur de nombreuses scènes internationales, et signe une discographie de référence : l’enregistrement des trois ballets de Stravinsky a remporté des prix prestigieux, l’album Debussy est élu Disque de l’année. L’orchestre aime transmettre sa passion de la musique classique sur d’autres scènes : écoles, entreprises, prisons, quartiers. Il est à l’origine du projet « Musique à l’hôpital ».

Avec ce concert, l’orchestre Les Siècles questionne avec humour le temps et sa mécanique, et nous révèle de multiples textures instrumentales. Bien que d’époques différentes, les trois œuvres présentées sont néanmoins comparables en bien des points. Imposant une expérience unique à l’auditeur, l’œuvre de Ligeti, née d’une idée simple, ira même jusqu’à provoquer. Symbole de la dépersonnalisation, ce Poème symphonique révèle une grande courbe : du brouillard sonore initial au diminuendo rythmique d’où émergent les mouvements des derniers métronomes. Beethoven était admiratif de cette nouvelle invention du métronome qui naquit en 1812, date à laquelle il composa sa Symphonie n° 8 aux proportions classiques. Seule symphonie à posséder un vrai menuet. Il fut le premier compositeur à inscrire des indications métronomiques sur ses partitions. En dénouement, L’Heure espagnole concilie la passion de Ravel pour l’Espagne et son attrait pour la mécanique de précision. Redonnant vie à l’opéra-bouffe italien, il campe ici une métaphore horlogère de l’amour. 

Isabelle Druet est l’une des mezzo-sopranos les plus appréciées de sa génération. Elle passe avec un égal bonheur de l’opéra au récital et traverse les siècles en musique, de Monteverdi à Britten, avec une aisance déconcertante. / Depuis sa récompense aux Victoires de la Musique 2008 dans la catégorie Révélation Artiste lyrique, le baryton Thomas Dolié poursuit un riche parcours artistique, mêlant opéra et répertoire de concert. Remarqué dès son plus jeune âge au sein des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, Loïc Félix se consacre à l’art lyrique. Son aisance vocale et scénique lui permet de s’illustrer dans un répertoire très varié. Jusqu’à l’opérette, l’un des terrains de prédilection de ce ténor au tempérament d’acteur. Alors qu’il se prépare à devenir avocat, Julien Behr découvre le théâtre, et très vite, l’opéra. Voilà que sa carrière de ténor est lancée : Révélation Artiste lyrique de l’Adami en 2009, nommé aux Victoires de la Musique classique en 2013. Orphée aux enfers, La Flûte enchantée, La Veuve joyeuse, Così fan tutte…, les plus grandes productions internationales s’ouvrent à lui. / Alors violoniste au sein de nombreux orchestres symphoniques de renom, Tomislav Lavoie est amené à remplacer au pied levé un chanteur dans le rôle de Masetto (Don Giovanni). Révélation. Sa voix de basse fait merveille. Après son premier vrai rôle de Figaro (Les Noces de Figaro), le « Jeune ambassadeur lyrique » multiplie depuis une décennie concerts, spectacles d’opéra en  Europe et aux Etats-Unis d’Amérique.

György Ligeti (1923 – 2006) Poème symphonique pour 100 métronomes 
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827) Symphonie n° 8 en fa majeur, op. 93Interprétation sur instruments classiques de 1880
Maurice Ravel (1875 – 1937) L’Heure espagnole Interprétation sur instruments français de 1900

L’Orchestre des Pays de Savoie fête ses 30 ans

Mozart selon Zygel 

Le concert alterne mouvements du Nannerl Septet interprétés par l’Orchestre des Pays de Savoie et improvisations de Jean-François Zygel au piano, sur les thèmes entendus mais aussi sur d’autres thèmes de Mozart. Avec sa verve bien connue, le présentateur – acteur – musicien de La Boîte à musique de France 2 donne au public quelques clés d’écoute et lui fait partager ce qui le touche dans la musique de Mozart.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)Divertimento n° 11 en ré K 251 « Nannerl Septet »
Improvisations au piano de Jean-François Zygel


Amérique Belle Epoque

Plus qu’un pont, c’est un boulevard que les musiciens français ont lancé vers l’Amérique au 20e siècle. Et quand Darius Milhaud, ancien attaché d’ambassade, fait chanter le Brésil, avec l’aide discrète de Jean Cocteau, c’est naturellement le Carnaval de Rio qui lui donne la couleur d’une belle association France-Amérique. Le fruit en est ce Bœuf sur le toit dont le surréalisme garde un parfum secrètement parisien malgré tous ces airs de tangos, maxixes, sambas, rumbas, congas, fados. Retour à la vieille Europe avec une manière américaine, en l’occurrence celle de Leonard Bernstein, qui puise chez Platon les personnages de son œuvre mythique Le Banquet. Amérique encore avec cette Quiet City. Et l’on se tromperait en pensant rentrer en France avec le merveilleux Concerto en sol de Maurice Ravel, car en réalité c’est Serge Koussevitzky avec l’Orchestre de Boston qui est à l’origine de sa commande. Dans cette œuvre teintée de nuances jazz, Ravel nous rappelle la nature de son concerto. On ne peut mieux définir l’œuvre, sinon en précisant quand même la tendresse et un rien de gravité dans l’adagio assai.

Darius Milhaud (1892-1974)Le Bœuf sur le Toit opus 58 (1919)
Leonard Bernstein (1918-1990)Sérénade pour violon solo, cordes, harpe et percussions d’après Le Banquet de Platon (1954)
Aaron Copland (1900-1990)Quiet City, pour trompette, cor anglais et orchestre à cordes (1940)
Maurice Ravel (1875-1937)Concerto pour piano et orchestre en sol majeur (1929‐1930)

Paris Mozart Orchestra

Claire Gibault est l’une des rares femmes chefs d’orchestre. Fille de musicien, elle a commencé le solfège à 4 ans, le piano et le violon quelques années plus tard et la direction d’orchestre à 13 ans. Premier prix du Conservatoire du Mans, elle continue ensuite ses études au Conservatoire de Paris et devient chef d’orchestre de l’Opéra de Lyon en 1969. En 1995, elle devient la première femme à diriger l’orchestre de La Scala, à Milan. Depuis, elle n’a cessé de diriger les orchestres les plus prestigieux, comme le Philharmonique de Berlin. En juillet 2010, elle crée le Paris Mozart Orchestra, formation non permanente avec un effectif de quarante musiciens, qui donnera ses premiers concerts pendant l’été 2011.

 » Adolescente, je ne parlais pas, je m’exprimais à travers la musique. Cela m’est resté. j’ai dû tracer ma voie dans l’un des domaines les plus masculins qui soient. les femmes chefs d’orchestre sont rares. C’est un métier d’engagement total, de lutte, souvent méconnu. li est fait de gloire et de pouvoir, mais aussi d’exigence et de perfection « , nous confie Claire Gibault (Paris Mozart Orchestra).

Jean Français Les lnestimables Chroniques du bon géant Gargantua, d’après Rabelais, pour récitant et cordes – Récitant : Robin Renucci
Hector Berlioz Les nuits d’été – Soprano : Véronique Gens
Maurice Ravel Ma mère l’Oye

Orchestre de l’Opéra National de Lyon

Voici un programme d’hiver consacré à la valse pour terminer l’année dans le somptueux cadre de la Grange au Lac. Il n’y a pas que Johannes Brahms pour avoir écrit des valses : et elles ne viennent pas toutes de Vienne. Qu’elles s’appellent «bonheur» chez Prokoviev ou insufflent une poignante mélancolie comme la Valse triste de Sibelius, elles sont, avec toutes les danses, «l’âme de la musique de Ravel» comme le disait Jean-François Zygel lors d’une de ses leçons de musique. Elles sont un monde qui tourne en rond sur trois temps, sans jamais s’arrêter. Depuis septembre 2008 et après le Hongrois Ivan Fischer, le Britannique John Eliot Gardiner, l’Américain Kent Nagano et le Français Louis Langrée, le Japonais Kazushi Ono a pris les commandes de l’Orchestre de l’Opéra National de Lyon. Contrairement à ses prédécesseurs, il n’est pas directeur musical mais chef permanent, le chef d’un des plus beaux orchestres de notre hexagone.

À à peine 50 ans, Kazushi Ono est un des plus grands chefs au monde. Disciple de !’Américain Leonard Bernstein et de l’Allemand Wolfgang Sawallisch, (l’un des plus grands chefs du 20e siècle dont il a été l’assistant à Munich dans les années 80), il obtient le Premier Prix du Concours Arturo Toscanini en 1987, ce qui lui permet d’accéder très vite à des fonctions à hautes responsabilités. En 1992, il devient chef permanent à l’Orchestre philharmonique de Tokyo puis occupe la place de directeur général du Badisches Staatstheater de Karlsruhe en Allemagne avant de diriger l’orchestre de la Monnaie de Bruxelles. Des opéras wagnériens à la musique contemporaine en passant par l’opéra italien, Kazushi Ono excelle dans sa direction musicale qu’il maîtrise au point de tout diriger sans partition. Sa technique parfaite subjugue. A l’aise sur les partitions du répertoire lyrique comme sur celles de la musique symphonique, il a l’art de saisir l’essence de l’œuvre afin de la magnifier.

Dimitri Chostakovitch Moscou, quartier des cerises, Ouverture
Piotr Tchaïkovski Polonaise, extraite d’Eugène Onéguine
Richard Strauss Valses extraites du Chevalier à la rose (actes 2 et 3)
Emmanuel Chabrier Fête polonaise, extraite du Roi malgré lui
Jean Sibelius Valse triste
Serge Prokofiev Valse « bonheur », extraite de Cendrillon
Maurice Ravel La Valse

Trois contes

Marier littérature, musique, images et lumières, tel est le défi de ce nouveau spectacle des Percussions Claviers de Lyon (que nous avons reçues la saison dernière lors des Folies d’0ffenbach). Pour soutenir le texte original de Trois contes de Perrault, Le Petit Chaperon rouge, La Belle au bois dormant et Le Petit Poucet, l’Ensemble a choisi plusieurs morceaux de Maurice Ravel. Car si plus de deux siècles séparent l’écrivain du compositeur, on retrouve dans leurs œuvres respectives l’élégance et le raffinement, l’ironie tendre ou mordante, le tranchant du propos. Une soirée dédiée aux fées, ogres, sortilèges et autres enchantements. Si vous avez vu Les Folies d’Offenbach en décembre 2007, vous avez découvert ces beaux instruments que sont les percussions claviers : marimbas, xylophones… et entendu les sonorités merveilleuses qui se marient si bien à un propos féerique.

Sur l’écran, une très belle femme nous accueille et nous emmène à la découverte de ces trois histoires incontournables. Son chant est envoûtant et la musique qui l’accompagne évoque aussi bien la douceur que la force à travers la puissance étourdissante des percussions. Des forêts de notes, des châteaux sonores se dressent au fil des sons.
Dans Trois contes, chaque conte a aussi sa lumière. Le Petit Chaperon Rouge baigne dans une surenchère de clarté tandis que Le Petit Poucet appelle la brume et le ciselé de l’hiver. La Belle au Bois Dormant, elle, s’ouvre au rayonnement et au jeu des étoffes. Un traitement contemporain et inédit dont naît une alchimie vivante et vibrante.

Jean-François Zygel / Musique Oblique / Ravel

Après la soirée consacrée à Dimitri Chostakovitch la saison dernière, nous retrouvons deux fois l’Ensemble Musique Oblique accompagné de Jean-François Zygel (la seconde soirée sera dédiée à Gabriel Fauré). En première partie de soirée, une Leçon de musique qui permettra à l’analyste éclairé et l’interprète virtuose qu’est Jean-François Zygel de nous présenter Maurice Ravel et son œuvre d’une façon passionnante et extrêmement vivante. En seconde partie, les musiciens de Musique Oblique nous offriront un concert de chambre dédié à ce même compositeur.

Pianiste et compositeur, Jean-François Zygel est également professeur d’écriture et d’improvisation au Conservatoire National Supérieur de Paris. Ses Leçons de musique, créées à la mairie du 20e puis diffusées sur France Musique et éditées en DVD, nous aident à appréhender la musique classique de l’intérieur. Avec un grand professionnalisme et beaucoup d’humour, il rend cet art accessible à tous, en nous donnant des pistes pour mieux l’entendre et le comprendre.
Ni absolument moderniste ni simplement impressionniste, la musique de Ravel s’inscrit dans la lignée du classicisme français initié au 18e siècle par Couperin et Rameau, dont elle fut l’ultime prolongement. Éclectique par excellence, Ravel sut tirer profit de son intérêt pour les musiques de toutes origines (Espagne, Grèce, Orient, musique tzigane… ). La musique noire américaine, que lui fit mieux découvrir Gershwin en 1928, le fascina. Il en introduisit de nombreuses touches dans les chefs-d’œuvre de sa dernière période créatrice (ragtime dans l’Enfant et les sortilèges, blues dans le second mouvement de la Sonate pour violon, jazz dans le Concerto en sol et le Concerto pour la main gauche). Dans sa production générale, la musique de chambre n’est pas abondante mais tout à fait maîtrisée.

Je n’ai jamais éprouvé le besoin de formuler, soit pour autrui, soit pour moi-même, les principes de mon esthétique. Si j’étais tenu de le faire, je demanderais la permission de reprendre à mon compte les simples déclarations que Mozart a faites à ce sujet. Il se bornait à dire que la musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique.
Maurice Ravel – Esquisse autobiographique, 1928

Ravel – Sonate pour violon et violoncelle – Chansons madécasses pour flûte, violoncelle, piano et voix – Trio en la avec piano

Orchestre des Pays de Savoie

Au programme de cet anniversaire, des œuvres de compositeurs des 19e et 2oe siècles, avec comme pivot le superbe double concerto pour violon et piano de Félix Mendelssohn. Au violon Patrice Fontanarosa, au piano Mark Foster, à la baguette Graziella Contratto. Un concert pour partager le plaisir toujours renouvelé de ces trois chefs d’orchestre qui ont permis à l’Orchestre des Pays de Savoie de rayonner au-delà des frontières du duché.

Patrice Fontanarosa (et Tibor Varga) ont construit les bases de l’orchestre, la technique, l’interprétation, le répertoire. Mark Foster a conforté les qualités musicales de l’orchestre, et son goût pour les aventures singulières l’a amené à proposer des formules qui s’écartent des sentiers battus de l’orchestre à cordes : opéras, zarzuellas, comédies musicales… Il a su en outre défendre le répertoire du 20e siècle sans jamais perdre le contact avec le public. Aujourd’hui, Graziella Contratto reprend la baguette et l’on perçoit déjà dans quelles directions elle souhaite emmener l’orchestre. Nul doute que la musicalité de l’orchestre va encore progresser avec cette patte « à l’allemande »qui prend la suite de l’éclectisme brillant et exigeant de Mark Foster.

Bon anniversaire à ce petit grand orchestre ; sa bonne santé nous fait encore une fois mesurer la chance d’être dans un pays où Etat et Collectivités peuvent ensemble promouvoir des orchestres de région, s’entendre pour que prévalent toujours ensemble la qualité artistique et la diffusion importante et régulière des œuvres du répertoire et celles d’aujourd’hui.

Avant le concert
Le concert est précédé par des propos d’avant-concert, à 19h40. Afin d’être plus proche du public et de le préparer à une écoute plus approfondie, Graziella Contratto se propose de parler des œuvres, de leur subtilité, du contexte historique et des compositeurs.

Giaechino Rossini La Scala di seta (ouverture)
Paul Hindemith Le vaisseau fantôme de Wagner(ouverture)
Maurice Ravel Pavane pour une infante défunte
Félix Mendelssohn-Bartholdy Concerto en ré mineur pour violon, piano et orchestre (extraits)
Wolfgang Rihm Landier
Antonin Dvorak Romance en fa mineur opus 11 pour violon seul et orchestre
Manuel de Falla El corregidor y la molinera (suite de concert)

Trio Michel Dalberto / Renaud Capuçon / Henri Demarquette

Ce trio est la réunion de musiciens qui poursuivent chacun une brillante carrière de soliste. Mais un ensemble de musique de chambre vaut plus que l’addition des talents de ses membres. Réunis par une complicité de longue date : Michel Dalberto a connu très tôt le jeune virtuose chambérien Renaud Capuçon qui fréquentait régulièrement l’Académie du Festival des Arcs, co-dirigée par Michel Dalberto et Bernard Yannotta. Henri Demarquette est aussi un familier de ces rencontres musicales en haute montagne.

Le programme qu’ils interprètent est consacré à deux des maîtres compositeurs du 20ème siècle : Ravel avec son trio pour piano, violoncelle et violon, chef-d’œuvre du genre et le second trio opus 67 de Chostakovitch, composé en 1944, empreint d’une gravité, d’une mélancolie profonde, une des plus vibrantes évocations du jardin secret du compositeur qui, à côté de la musique officielle, de la musique de commande, a trouvé dans la musique de chambre matière à exprimer son art, loin des contraintes qui pèsent sur lui dans !’U.R.S.S. des années 40.

Michel Dalberto étudie au Conservatoire National de Paris avant de partir pour Montreux. Avec le Prix Clara Haskil en 1975, il s’impose comme un des vrais mozartiens de notre époque. En 1978, il remporte le Premier Prix du Concours International de Leeds, et son premier disque solo, deux sonates de Schubert, reçoit en 1980 le Grand Prix de l’Académie Charles Cros.

Henri Demarquette entre à treize ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et obtient en 1986 un Premier Prix à l’unanimité. Il travaille avec Pierre Fournier et Paul Tortelier, et il passe une année auprès de Janos Starker aux Etats-Unis. Ainsi préparé, il se distingue aux Concours Internationaux de Scheveningen, de Paris, Paulo Cello d’Helsinki ainsi qu’aux Concours Rostropovitch et de Crémone. Conquis par la richesse de sa sonorité, par son jeu passionné mais précis, vigoureux mais sensible, virtuose mais réfléchi, de nombreux orchestres et festivals le demandent.

Renaud Capuçon est admis à quatorze ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il obtient en 1992 un Premier Pnx. de musique de chambre et en 1993, un Premier Prix de violon avec mention spéciale du jury. Il travaille ensuite auprès de Thomas Brandis à Berlin et auprès d’Isaac Stern. Invité en 1997 par Claudio Abbado, il enrichit ses expériences musicales comme violon solo du Gustav Mahler Judendorchester pendant trois étés. Invité un peu partout dans le monde, il jouera en 2002 avec l’Orchestre de Paris et Christophe Eschenbach, !’Ensemble Orchestral de Paris et John Nelson, le Tokyo Philharmonie et !’Orchestra Santa Cecilia de Rome avec M-W Chung…

Maurice Ravel : Trio pour piano, violoncelle et violon
Dimitri Chostakovitch : Second trio opus 67