Depuis des années, nous accueillons des compagnies de hip-hop parmi lesquelles Käfig et Accrorap sont les plus fidèles. Le hip-hop a gagné aujourd’hui ses lettres de noblesse puisque ces deux compagnies voient leur chorégraphe respectif prendre la direction de deux Centres Chorégraphiques Nationaux. Ce qui a contribué à faire le succès de ce qu’on appelle le hip-hop dans les salles est le fait que dès le départ cette danse a su s’extraire de son creuset d’origine et s’enrichir auprès d’autres disciplines de la scène, tout en apportant son incroyable énergie, sa virtuosité, sa fantaisie et son ancrage social. Avec Asphalte, Pierre Rigal crée un spectacle qui réunit des danseurs directement issus de la culture hip-hop et une scénographie très belle, très élaborée qui magnifie l’art des danseurs.
Asphalte : Entre le bitume des cités et l’esprit du voyage initiatique, la chorégraphie est articulée autour d’un scénario course-poursuite. Partir, fuir, rester sur place où qu’on aille, rêver d’être ailleurs sans espoir, s’imaginer autrement : tous les motifs de la quête se nouent. Ici ou là-bas, il faut courir pour tenir. Ces personnages voyagent en permanence autour d’un bloc de lumière en trois dimensions, une sorte de monolithe aux couleurs variables et interactives. En se présentant devant cette lumière abstraite, les danseurs créent des silhouettes qui évoluent au fur et à mesure de leur passage. Elles traversent des situations absurdes de violence, d’humour, de guerre ou de poésie. Elles se transforment peu à peu jusqu’à se robotiser et à se muer doucement en créatures monstrueuses et fantomatiques, inquiétantes et drôles à la fois.
