Alors que sévit la sinistre commission Mac CarthY, un scénariste de télévision, se volt placé sur la « liste noire » : on n’accepte plus ses sujets. Alfred Miller va donc proposer à un de ses amis, Howard Prince (Woody Allen) de signer à sa place les dramatiques qu’il écrit. Phil Sussmann, le Producteur TV et son assistante, Florence Barrett sont enchantés de cette découverte. D’autant plus que Prince apporte régulièrement d’excellents textes, à l’lnsplratlon diversifiée. Il n’a aucun mal à cela, puisqu’après ses premiers essais, il a augmenté son équipe de « liste noire » : quatre écrivains lui apportent leur production et, tout en gardant un bon pourcentage, li leur permet de vivre. Pour Prince, tout est pour
le mieux, Il est devenu riche et amoureux de Florence. Ce n’est que lorsqu’un de ses amis comédiens se trouve mis sur la « liste noire » et se suicide qu’Howard Prince prend conscience de la gravité de la situation et modifie radicalement son attitude devant la commission sénatoriale chargée de l’interroger…
Le maccarthysme a sévi, il y a vingt ans, aux U.S.A : on se souvient des fameux « Dix de Hollywood » qui firent de la prison pour avoir refusé de témoigner contre des amis. Mais pour les Européens, le fléau n’aurait concerné que les milieux du cinéma. Or, dans ce film de Martin Ritt, sont donnés d’autres exemples : la fameuse « liste noire » comprenait aussi des producteurs, des auteurs, des techniciens, des comédiens.
L’action est concentrée dans les milleux de la télévision et montre, avec netteté, l’influence d’officines occultes, pratiquant le chantage et réussissant à éliminer tous ceux qui avalent eu des idées libérales ou de gauche.
Remarquablement interprété par Woody Allen et Zero Mostel, ce film-témoignage est réalisé avec soin par Martin Ritt.
Guy ALLOMBERT (La Saison Cinématographique 77)
LE PRÊTE-NOM
The Front
Distribution
U.S.A. 1975 • Réalisateur Martin RITT avec Woody ALLEN |