PACO IBANEZ

Distribution

Résumé

Il était en France l’une des voix de l’Espagne sous le joug. La plus forte peut-être, la plus populaire en tous cas. Solide, courageux, accrocheur, il occupait la scène avec hargne et ses colères faisaient frémir. Il ne se voulait pourtant pas seulement rebelle : il chantait le folklore et les poètes, interdits ou autorisés, morts ou vivants, de son pays… Autour de Paco lbanez un public s’était constitué, si important à la fin qu’il avait pu, en 1970, emplir pendant trois jours l’immense Palais des Sports. Pour un interprète qui ne chante pratiquement pas en français, un tel exploit est assez exceptionnel. Un jour l’exil lui a trop pesé. Ce qu’il avait à dire, c’est aux gens de la Péninsule qu’il voulait le faire entendre. Alors il est rentré chez lui, s’est installé à Barcelone, à Madrid. Il a connu les interdictions, la censure, les tracasseries de toute sorte : le franquisme agonisant était particulièrement tatillon. De temps à autre, on le revoyait quand même en France, à l’occasion d’un gala ou pour engager un copain qui se lançait dans la carrière. Pour participer aussi à des manifestations ou à des meetings. L’Espagne s’est enfin démocratisée. Plus de problème pour y chanter. Paco lbariez s’est même donné le luxe d’y introduire Brassens, traduit par lui. Il peut désormais revenir sans gêne en France. Ce qu’il fait…
Lucien Rioux, Le Nouvel Observateur

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