Les vrais enfants sont ceux qui ont passé leur enfance dans les arbres à dénicher des nids et perdu leur vie ; les mères, en effet, préfèrent aux autres ces éternels enfants-là. Et l’amour qu’elles leur portent non seulement survit, mals s’enfle de leur vieillesse, de la déchéance de leur raison, de la magnificence toujours plus grande de leur immortalité. Tel est le sujet de DES JOURNÉES ENTIÈRES DANS LES ARBRES. Cela, Marguerite DURAS l’écrivait en 1954. Car Des Journées entières dans les Arbres fut chronologiquement une nouvelle, avant de devenir une pièce, puis un film. Voici donc l’histoire d’une vieille dame qui revient des colonies pour rendre visite au canard boiteux de la famille, qui lui, vit en France. Ce fils, qui a déjà un certain âge, et demeure le mauvais élément de ses souvenirs, laisse filer sa vie comme si elle ne le concernait pas, mais avec un dignité proche de la rigidité. Il vit avec sa femme qui se dit elle-même stupide et sa seule passion est le Jeu. C’est d’ailleurs le Jeu qui conduira le fils à rompre avec sa mère : en lui dérobant ses bijoux, le fils scelle l’échec de toute communication, l’échec de la tentative maternelle. La mère repartira pour les colonies au bout de vingt-quatre heures. Y. A.
DES JOURNÉES ENTIÈRES DANS LES ARBRES
Distribution
Film français (1976) de Marguerite DURAS, d'après sa pièce |